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L’exemple argentin

La France a longtemps partagé avec l’Argentine et le Brésil un étrange paradoxe. Un championnat domestique moyen et une capacité jamais démentie à produire de grands joueurs. Les trois pays sont d’ailleurs, et de loin, les principaux exportateurs de footballeurs professionnels.  » Ce n’est pas complètement étonnant « , éclaire Jean-Claude Giuntini à la DTN.  » Les meilleurs quittent leur championnat très jeunes et sont remplacés par d’autres, encore plus jeunes, qui ne sont pas encore au niveau. C’est le cycle logique des pays qui produisent beaucoup de joueurs.  »

Peut-être alors que le Brasileiro Chevrolet, la Primera Division et la Ligue 1 ont en commun de permettre aux plus juvéniles de débuter dans les meilleures conditions dans un contexte pas trop difficile. Le contraire de l’Angleterre, et dans une moindre mesure, de l’Italie où les produits des pépinières locales peinent à se faire une place. On peut aussi observer un phénomène équivalent à propos des entraîneurs, principalement à propos de l’Argentine.

 » Le monde du football n’échappe à des cycles. Dans les années 2000, les Brésiliens étaient dans des grands clubs : Luxemburgo (Real), Leonardo (Milan, Inter), Scolari (Portugal, Chelsea). Auparavant, il y avait quelques Français : Wenger à Arsenal, Tigana à Fulham et au Besiktas, Houllier à Liverpool ou plus tard Deschamps à la Juve. Le cas des Argentins est différent. C’est une école comme les Allemands ou les ex-Yougoslaves. Peut-être aussi qu’ils sont les plus européens des Sud-Américains, qu’ils ont l’habitude d’aller chercher fortune ailleurs « , glisse Raynald Denoueix.

De fait, l’école de l’Albiceleste prospère un peu partout : au Mexique (Almeyda aux Chivas de Guadalajara, Cristante à Toluca, Mohamed à Monterey…), en Angleterre (Pochettino à Tottenham, Pellegrino à Southampton, en Espagne bien sûr (Simeone à l’Atlético, Berizzo à Séville, Zubeldia à Alavès).

En 2015, six des douze sélections de la Copa America comptaient un sélectionneur argentin. L’immense Marcelo Gallardo (River Plate) et Nelson Vivas (Estudiantes) ne devraient plus tarder à quitter le pays tandis que Jorge Sampaoli (vainqueur de la Copa America avec le Chili, il y a deux ans) a quitté vite fait Séville pour prendre la sélection.

 » Luis Carniglia au Real (à la fin des années 50) ou Helenio Herrera à l’Inter (au début des années 60) ont donné l’exemple. Les Argentins savent s’adapter. Partout « , poursuit Denoueix. Pendant ce temps-là, Laurent Blanc cherche toujours un club. Le FC Séville n’était pas assez bien pour lui…

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