» Le football russe est une agression à votre corps «
Transféré comme remplaçant de Lucas Biglia, Demy de Zeeuw espère qu’Anderlecht lui conviendra mieux que le Spartak Moscou.
Demy de Zeeuw (29 ans) a entamé avec enthousiasme son aventure à Anderlecht qui le loue pour six mois au Spartak Moscou, mais aurait une option d’achat d’un montant de deux millions d’euros. Si le Sporting lève l’option, il fera une bonne affaire car le Spartak, lui, a déboursé huit millions quand il a transféré De Zeeuw de l’Ajax, il y a un an et demi.
C’est l’actuel entraîneur, Valery Karpin, qui était alors directeur technique, qui a effectué le transfert du médian néerlandais en 2011. Peu après, celui-ci a expliqué les motifs de son départ : » Frank de Boer a été très franc : il m’a dit que je n’étais pas aussi bon que je devrais l’être et qu’il me préférait Siem de Jong. Je voulais être titulaire, pas jouer seulement parce qu’un autre était fatigué. C’était le moment de partir. D’autant que nous venions d’être sacrés champions. Avec la Ligue des Champions et notre victoire en Coupe, j’avais l’impression d’avoir tout atteint avec l’Ajax. »
Son transfert à Moscou a soulevé des questions – il y aurait gagné quatre fois plus -, mais de Zeeuw a souligné les aspects positifs de son déménagement : » Je dois reconnaître que c’était nettement mieux que ce à quoi je m’attendais : des magasins superbes, des restaurants fantastiques. Je vous entends déjà dire que ce n’est pas Paris ni Milan mais je vous assure que Moscou est une ville superbe. »
» Beaucoup de gens m’ont conseillé d’habiter en dehors de Moscou, dans un parc gardé, habité par des étrangers. Moi, je préfère vivre dans le centre pour découvrir mon nouvel environnement. La vie est nettement plus dure dans beaucoup d’autres pays. Ce genre d’expérience est un des grands plus qu’offre le métier de footballeur professionnel. Pour moi, le football n’est pas tout dans la vie. Les films d’ambiance que j’ai réalisés en Afrique du Sud m’ont au moins autant impressionné que les matches de la Coupe du Monde. »
Van Gaal
Footballistiquement, la transition entre la Eredivisie et le championnat russe a été rude : » Le jeu est très dur en Russie. À l’entraînement, j’ai vu des slidings qui seraient interdits aux Pays-Bas. On gagne des matches grâce à sa force : la technique et la tactique ne suffisent pas en Russie. Ce championnat requiert nettement plus de force, sans parler des voyages. Le football russe, c’est une agression à votre corps. Quand je n’étais pas en avion, je passais quatre à cinq heures par jour en auto alors que j’étais à l’Ajax en dix minutes. À Moscou, je ne pouvais pas me débrouiller sans chauffeur car conduire moi-même était bien trop dangereux. »
Sa première année n’a pas été couronnée de succès. Il a joué un peu plus cette saison, sous la férule de l’Espagnol Unai Emery, mais sans être titulaire. L’entraîneur a aussi souvent fait jouer le Suédois Kim Kallström, transféré de Lyon l’été, et le Brésilien Rafael Carioca. En novembre, Emery a été remplacé par Valery Karpin, coutumier de ces intérims.
De Zeeuw n’a jamais été un titulaire incontesté au Spartak, explique Boris Bogdanov, journaliste au magazine russe Sport Express : » Ce n’est pas un mauvais joueur mais il a été l’objet de nombreuses critiques et a disputé peu de bons matches. Il n’a pas apporté ce que nous attendions d’un international néerlandais. »
De Zeeuw pourra peut-être regagner les grâces de l’équipe nationale néerlandaise grâce à Anderlecht (il n’a plus joué depuis le Mondial 2010) et au sélectionneur batave actuel. » Van Gaal, c’est vraiment le top. Naturellement, il est parfois extrême et on se demande ce qu’il est en train de faire mais en fait, il a fait progresser tous ses joueurs. «
GEERT FOUTRÉ, IWAN VAN DUREN ET TOM KNIPPING.
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