La gymnastique et l’intelligence artificielle
Les ordinateurs remplaceront-ils un jour le jury dans les grands tournois ? Oui, si ça ne tient qu’à un géant japonais de l’informatique.
Un ultime mouvement, un atterrissage parfait et le score scintille au panneau. Ou mieux encore : pendant tout l’exercice, des millions de téléspectateurs peuvent suivre l’évolution du score. De la science-fiction ? Non, d’après la Fédération Internationale de Gymnastique (FIG), qui projette d’assister les membres du jury des Jeux de Tokyo, en 2020, par un système d’intelligence artificielle.
D’après la société japonaise Fujitsu, ce système équipé de senseurs en 3D aura un impact énorme sur l’avenir de la gymnastique : le jugement sera plus rapide et plus correct, coaches et gymnastes pourront aussi l’utiliser pendant les entraînements et enfin, les téléspectateurs seront mieux à même de juger de la qualité des exercices effectués.
» Les membres du jury passent souvent huit heures par jour à table. Sont-il encore en état de juger correctement un exercice ? Je pense que seul un ordinateur en est capable « , déclare Bruno Grande, l’ancien président de la fédération internationale. » Il faut être plus rapide et plus juste, pour éviter les controverses. »
Le système ne fait pas l’unanimité. Ses adversaires avancent que le système 3D n’a jamais été testé durant une grande compétition, que des hackers pourraient influencer les résultats et que les membres du jury pourraient avoir le sentiment d’être écartés. Mais surtout, ce système pourrait brider la créativité des sportifs. » Les gymnastes cherchent constamment à repousser leurs limites et essaient de nouveaux mouvements. Comment un ordinateur pourra-t-il coter un nouvel exercice si on n’a pas introduit ses données au préalable « , se demande la légende olympique Nadia Comaneci.
Steve Butcher, le coordinateur technique de la FIG, suit de près le développement du système et il est conscient des problèmes qu’il pose. » Nous n’avons pas l’intention d’écarter les membres du jury à court terme mais d’ici dix ou vingt ans, nous changerons peut-être d’avis. »
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