ILSE HEYLEN

À 36 ANS, LA JUDOKA A DÉCROCHÉ LA MÉDAILLE DE BRONZE À MIAMI, PROUVANT AINSI QU’ELLE N’EST PAS FINIE.

Cette médaille à Miami, c’est la conséquence de la frustration accumulée ces derniers mois ?

Oui, un peu. J’avais l’impression que, dans le monde du judo, on commençait à se demander ce que je faisais encore là. Mais on me disait ça en rigolant, personne n’était assez franc pour le dire en face.

Et vous, vous vous êtes demandé s’il n’était pas temps d’arrêter ?

Il y a quelques semaines, j’ai donné un recyclage à des entraîneurs de judo et ils étaient tous très contents. Cela m’a fait douter mais dans la foulée, il y a eu ce résultat à Miami qui a confirmé que j’avais toujours ma place parmi les meilleures. Si la blessure encourue à Paris (une déchirure musculaire, ndlr) avait été plus grave, la donne aurait bien entendu été différente. Mais je n’ai été absente que durant trois mois, ça va encore.

Avez-vous le sentiment de pouvoir encore réaliser un exploit ? Aux championnats du monde à Rio, en août prochain, par exemple ?

C’est possible, oui. A condition que tous les paramètres soient réunis. Je dois être dans un bon jour et bénéficier d’un bon tirage.

A Miami, Dirk Van Tichelt a aussi décroché une médaille de bronze. Il semble également sortir la tête de l’eau.

Dirk a beaucoup de hauts et de bas. Il est plus facile d’arriver au sommet que de s’y maintenir et il en a fait l’expérience au cours des dernières années. Mais il peut décrocher une médaille aux championnats du monde.

Et Charline Van Snick, qui est montée sur le podium des derniers Jeux olympiques ?

Tout le monde sait depuis longtemps qu’elle a énormément de potentiel. Chez elle, c’est surtout dans la tête que ça se passe. Après les Jeux, elle a mis du temps à recharger les accus. De plus, elle ne s’entendait plus trop avec son entraîneur. Mais elle a assez de talent pour lutter avec les meilleures.

Comment voyez-vous l’avenir du judo belge ? De nouveaux talents pointent-ils le bout du nez ?

Du côté francophone, oui. Il y a LolaMansour et TomaNikiforov. Mais à la fédération flamande, c’est le chaos et cela a un impact sur l’éclosion des jeunes. Il n’y a toujours pas d’entraîneur fédéral. J’entends dire qu’à la mi-juillet, on présentera un Polonais (Robert Krawczyk, ndlr). J’espère que la décision tombera rapidement car, actuellement, les jeunes doivent se débrouiller sans plan d’entraînement et sans entraîneur. Moi, je ne suis pas concernée, j’ai mon entraîneur personnel.

PAR MATTHIAS STOCKMANS

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