Huercano-Hidalgo: « Jean Wauters, le Bernard Tapie belge »

Thomas Bricmont

Ce vendredi à 20 h 45 sur La Une, le magazine de reportages, Dossier Noir, revient sur l’escroquerie présumée du Village n°1 Reine Fabiola orchestrée par son ex-dirigeant, Jean Wauters, également connu en tant qu’ex-dirigeant au Standard dans les années 80 et 90. Avant sa diffusion en télé, le journaliste Georges Huercano-Hidalgo ( Au nom de la loi ou Les fantômes d’Outreau) lève le voile sur une affaire dont l’instruction a débuté il y a plus de dix ans. Mise en bouche.

L’affaire du Village n°1 se retrouve dans Dossier Noir à la suite d’histoires aussi dramatiques que celles du pasteur Pandy ou des tueurs du Brabant. En quoi, cette affaire vous intéressait-elle autant ?

Evidemment que par rapport aux deux affaires citées plus haut, celle du Village n°1 n’est pas aussi sanglante. Cependant, on ouvre le reportage par le suicide d’un père, Paul Berghmans, qui venait d’avoir tué ses deux fils handicapés, tous deux pensionnaires du Village. Un père à qui les dirigeants du Village, à l’époque, avaient demandé de léguer son terrain à sa mort ; sans quoi ses enfants ne seraient à sa mort plus pris en charge.

Quels sont les particularités de ce dossier ?

Tout d’abord l’ancienneté de l’instruction, ouverte en novembre 96. Et dont le procès n’a toujours pas eu lieu. Et n’est pas prêt d’avoir lieu puisqu’on en est encore seulement à la chambre de mise en accusation. Deuxièmement, l’intérêt pour la personnalité de Jean Wauters. Un homme qui cumulait les pouvoirs : à la tête du journal La Meuse, du Forum à Liège, du Village et du Standard. Il y avait du Bernard Tapie chez Wauters. Il avait cette capacité à mener une £uvre magnifique, le Village, où défilait tout le beau monde de l’époque, où il fallait être vu mais aussi à détourner des sommes considérables par le biais de tombolas truquées, de société off-shore, de comptes parallèles en faveur des ex-dirigeants du Village, de lui et sa femme.

Et du Standard ?

Oui. Le liquidateur judiciaire réclame près de 50 millions d’anciens francs qui ont abouti au Standard de Liège par le biais de voyages, de primes de joueurs, équipements, etc. Au-delà de l’aspect frauduleux, on revient aussi sur la finale de la Coupe en 93, synonyme de dernier trophée du Standard qu’arbitrait Alphonse Costantin, alors qu’il était à cette époque délégué commercial pour Wauters au Village n°1.

Avez-vous interrogé l’actuelle direction du Standard ?

Oui, j’ai contacté Pierre François qui a refusé de parler de cette histoire. Pourtant les factures existent. On ne peut cependant imputer à l’actuelle direction les fautes du passé.

D’autres reportages liés au sport prochainement ?

Il n’y a pas de date précise quant à sa finalisation mais il y a un dossier sur les agents de joueurs qui est en cours.

thomas bricmont

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