Gardien référence
par Jan Hauspie
M ichel Preud’homme a effectué ses débuts en D1 en août 1977 contre Boom. En avril 1978, pour son premier match en équipe nationale (une rencontre amicale face à l’ex-Allemagne de l’Est), on vint littéralement le chercher sur les bancs de l’école. A l’Euro 1980, où la Belgique fut vice-championne d’Europe, il était troisième gardien derrière Jean-Marie Pfaff et Theo Custers. Un an plus tard, il remportait son premier trophée : la Coupe de Belgique avec le Standard, contre Lokeren.
Tout alla donc très vite pour lui mais on ne peut pas dire qu’il ait toujours bénéficié de la confiance générale. De 1981 à 1987, il ne fut pas sélectionné chez les Diables Rouges, en partie à cause d’une suspension de neuf mois suite à l’affaire de corruption avec Waterschei. Par la suite, Michel Pavic instaura un tour de rôle avec Gilbert Bodart qui fit couler beaucoup d’encre . Les deux hommes étaient alors beaux-frères. La situation était intenable et Preud’homme s’en alla au FC Malinois. Sous la conduite d’ Aad de Mos, il collectionna les trophées et devint le Wallon le plus populaire de Flandre.
» Cette affaire de corruption fut peut-être sa chance « , dit son ex-compagnon de chambre Stan Van den Buys. » A Malines, il s’est battu pour revenir et cela lui a rouvert les portes de l’équipe nationale. Michel était complet : il avait de la classe à revendre, des réflexes fantastiques et était très assidu, il voulait toujours faire mieux. Il s’est fait tout seul. Il était aussi l’un des premiers à dégager loin, aussi bien à gauche qu’à droite. C’était une arme dont Piet den Boer a souvent profité. »
A la Coupe du monde 1990, en Italie, il était titulaire pour la première fois dans un grand tournoi. » Il était au top mais n’a pas apporté ce qu’on attendait de lui « , dit Van den Buys. » Il s’est repris quatre ans plus tard aux Etats-Unis en 94. Michel pouvait relativiser la critique, elle le rendait plus fort. Il savait écouter et c’est toujours le cas. Il enregistre tout. Et il est très malin. »
Après la Coupe du monde 1994, Preud’homme reçut le trophée Lev Yashin, décerné au meilleur gardien du monde, et prit le chemin de Benfica. » C’est là qu’il fut le meilleur « , dit Lucien Huth, entraîneur des gardiens du club portugais à l’époque. » Sur le plan humain, surtout. Il était un dieu, se montrait disponible pour tout un chacun et était porté aux nues. Mais il était également au sommet de sa forme : si ma mémoire est bonne, il a été élu à deux reprises Meilleur joueur du championnat portugais. On parle toujours de ce match fantastique contre les Pays-Bas aux Etats-Unis mais je vous assure qu’à Benfica, il a joué 30 matches comme celui-là. Quand il plongeait, on aurait dit que ses bras s’allongeaient de 20 centimètres. Michel était le meilleur du monde. C’était un perfectionniste. Quand on lui expliquait quelque chose, il comprenait directement. »
Preud’homme mit un terme à sa carrière en 1999, à l’âge de 40 ans. » Son seul regret, c’est de n’avoir jamais été champion avec Benfica « , dit Huth. » Nous avons chaque fois terminé deuxièmes ou troisièmes mais nous avons tout de même remporté une coupe. »
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