Fiorentina : le nouveau terrain d’expression d’Anthony Vanden Borre

Se rendre en voiture au Stadio ComunaleArtemio Franchi (du nom de l’ancien président de la fédération italienne et de l’UEFA ) un jour de match n’est pas une expérience recommandée pour conducteurs anxieux. L’endroit ne bénéficiant de la proximité d’aucun grand axe, il faut se résoudre à traverser la ville et ses embouteillages dantesques.

De véritables essaims de supporters en Vespa plongent sans cesse dans votre dos, en slalomant à quelques millimètres des autres véhicules. Tout le monde ou presque, emprunte le même chemin fléché, dans d’indescriptibles concerts de klaxons des tifosi lors des passages dans les tunnels. De la folie, surtout à l’entonnoir représenté par un étroit pont de chemin de fer à deux bandes que cette armée violette doit obligatoirement emprunter.

Nous arrivons néanmoins juste à temps pour le début du match contre l’AC Milan en décembre dernier (2-2). A notre gauche, la Curva Fiesole, le virage chaud bouillant du Gruppo Piagge. A notre droite, outre le compartiment réservé aux Milanais dans la Curva Ferrovia, le Viola Club. Le fanatisme du public florentin est perceptible partout, même certains journalistes en tribune de presse arborent leur écharpe violette et les stewards manifestent avec exubérance leur parti prix.

Le futur terrain de jeu d’ Anthony Vanden Borre fut inauguré le 13 septembre 1931 avec un ballon lancé depuis un avion. A l’époque, il portait le nom de Giovanni Berta, un jeune militant fasciste assassiné par des opposants au régime dix ans plus tôt.

La Tour Maratona, édifice caractéristique des stades italiens construit dans les années 30 et qui se dresse à 55 m de haut à l’arrière de la tribune latérale, reste le signe distinctif majeur de cette période trouble (le régime devait, d’une façon ou d’une autre, être représenté).

Cette arène constitua la première grande £uvre de l’ingénieur architecte Pier Luigi Nervi, qui devint la figure emblématique de l’architecture italienne du 20e siècle, en particulier en solutions techniques en matière d’utilisation du béton armé (les arcs en béton soutenant la toiture et les escaliers circulaires au pied de la tour relevaient de la prouesse). Seule la façade, plutôt classique, s’éloignait d’un langage novateur pour l’époque.

Ce lieu, que fréquenta notamment les Giancarlo Antognoni, Roberto Baggio, Gabriel Batistuta, Stefan Effenberg, Brian Laudrup, Daniel Passarella et Socrates (et où l’Allemagne battit la Belgique 5-2 lors de la Coupe du Monde 1934) ; a vu sa capacité fortement varier au fil de son histoire : de 39.000 places à ses débuts, il a atteint 66.344 places (suppression de la piste d’athlétisme) pour être réduite à 47.282 sièges après la dernière modernisation pour le Mondial 90.

par rudi katusic

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