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Un laboratoire chinois veut commercialiser un traitement anti-Covid… malgré un scandale sanitaire

Le groupe pharmaceutique chinois Kintor a annoncé mercredi vouloir commercialiser le proxalutamide, un traitement anti-Covid qui permettrait de diminuer « significativement » les hospitalisations et les décès. Ce médicament a toutefois précédemment provoqué un scandale sanitaire au Brésil.

Le groupe pharmaceutique chinois Kintor a fait état mercredi de résultats positifs pour un traitement anti-Covid, le proxalutamide, alors que celui-ci avait fait l’objet d’un scandale sanitaire au Brésil quelques mois auparavant.

« Le proxalutamide fait preuve d’une réduction significative du taux d’hospitalisations et de décès » chez les patients, résume Kintor dans un communiqué. Celui-ci se base sur des essais cliniques, réalisés sur plusieurs centaines de patients, essentiellement aux Etats-Unis. Leurs résultats ne sont toutefois pas encore accessibles publiquement.

Le proxalutamide est, à l’origine, un projet de traitement destiné à réduire la production d’hormones mâles. Kintor vise par exemple un emploi contre le cancer de la prostate. Mais, selon le groupe, dont le titre a doublé de valeur en Bourse après ces annonces, il a aussi un intérêt contre le Covid.

Au cours de ces essais cliniques, les patients ayant reçu du proxalutamide ont été moins nombreux à être hospitalisés que ceux qui se sont vu administrer un placebo, selon le groupe. L’écart est particulièrement important chez les malades traités pendant plus d’une semaine, chez qui aucune hospitalisation n’est rapportée par Kintor. Le groupe a annoncé son intention de solliciter une autorisation en Chine et aux Etats-Unis, ainsi que dans « d’autres pays ». Il avait déjà fait état, voici quelques mois, d’une autorisation d’urgence au Paraguay.

La réputation du proxalutamide est néanmoins entachée d’un scandale sanitaire au Brésil, où une équipe avait mené des essais, distincts de ceux de Kintor, pour évaluer l’efficacité de cette molécule face au Covid. Les chercheurs brésiliens avaient annoncé des résultats très positifs mais une large partie de la communauté scientifique avait exprimé son scepticisme quant à leur crédibilité. Les autorités sanitaires brésiliennes avaient ensuite, en novembre 2021, dénoncé les méthodes de ces chercheurs, les accusant d’avoir mal informé les participants quant aux risques qu’ils prenaient. Selon elles, cet essai, mené en pleine vague meurtrière d’épidémie de Covid au Brésil, a pu contribuer à la mort de 200 personnes.

Les résultats évoqués par Kintor seraient, en revanche, rassurants en matière de sécurité des patients. « Il n’y a pas eu d’effet indésirable grave », affirme le groupe dans son communiqué. Cette annonce, qui marquerait le premier traitement anti-Covid développé en Chine, a en tout cas été saluée comme une « percée » par les médias chinois, alors que des dizaines de millions de personnes sont encore confinées dans le pays.

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