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Pourquoi certains ne se souviennent pas de leurs rêves

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Beaucoup d’entre nous ne parviennent pas à se remémorer leurs rêves, ou du moins de s’en rappeler les détails. Comment l’expliquer ?

On peut se souvenir d’un rêve arrivé il y a des années, mais on peine parfois à se rappeler de celui de la nuit dernière. Pourtant, la science suggère que tout le monde rêve, souvent sans s’en rendre compte. La raison pour laquelle nous rêvons est enracinée dans la biologie de notre corps et de notre subconscient. C’est également ce qui détermine si l’on s’en souvient ou non.

Rêve et sommeil paradoxal

Le sommeil est beaucoup plus complexe qu’on ne le pensait initialement. Notre cerveau endormi passe par toute une série de phases, dont certaines sont caractérisées par une forte activité mentale. Le rêve est étroitement lié à l’état de sommeil connu sous le nom de « sommeil paradoxal » ou sommeil REM (Rapid Eye Movement). Le sommeil paradoxal est parfois considéré comme un sommeil désynchronisé, parce qu’il peut imiter certains signes de l’état de veille. C’est lors de cette phase, qui se produit par vagues de 90 minutes, qu’on a tendance à rêver.

Durant ce stade, il y a un flux sanguin supplémentaire vers les parties cruciales de notre cerveau: le cortex, qui influence le contenu de nos rêves, et le système limbique, qui s’occupe de nos émotions. Les lobes frontaux, qui dirigent nos facultés critiques, sont quant à eux silencieux. Cela signifie que nous sommes enclins à accepter aveuglément ce qui se passe dans notre esprit.

Confusion et réalité

Plus les histoires sont confuses et mélangées, plus il est difficile de s’y accrocher, et donc de retenir les détails. On retiendra beaucoup plus aisément un rêve qui a une structure plus claire. Mais un composant chimique joue un rôle crucial dans la conservation mentale des rêves: la noradrénaline. C’est une hormone qui prépare le corps et l’esprit à l’action. Or, son niveau est naturellement plus faible lors d’un sommeil profond. Mais dans le fond, oublier est une bonne chose. Cette séparation entre notre état de veille et de sommeil est primordiale pour ne pas perdre pied avec la réalité. Les personnes qui souffrent de troubles du sommeil peuvent avoir du mal à faire la différence, ce qui peut les rendre confuses et embarrassées.

« Quand quelqu’un me demande pourquoi il ne se souvient pas de ses rêves, je dis que c’est parce qu’il s’endort trop vite, dort trop profondément et se réveille avec son alarme. Et leur réponse est généralement : ‘Comment le savez-vous ?' », explique Robert Stickgold, chercheur spécialisé en sommeil à la Harvard Medical School, cité par la BBC. Selon lui, beaucoup de gens se souviennent de leurs rêves provenant d’une période d’endormissement précise, lorsque l’esprit commence à errer. Lors d’une expérience où des étudiants ont été réveillés peu après être entrés dans cet état, tous se rappelaient d’avoir rêvé. « Ce sont les premières cinq ou dix minutes après s’être endormis. Si vous vous endormez vite, vous ne vous souviendrez de rien de cette partie de votre cycle de sommeil », assure-t-il.

Conseils pour se souvenir de ses rêves

Chaque dormeur est différent, mais il y a quelques conseils généraux qui peuvent aider. Si vous vous réveillez directement lorsque l’alarme sonne et que vous commencez directement une journée active et chargée, il y a peu d’espoir. « Lorsque vous vous réveillez, essayez de ne pas bouger – n’ouvrez même pas les yeux. Essayez de ‘flotter’ tout en tentant de vous souvenir de votre rêve », conseille Stickgold.

Il recommande aussi de boire plusieurs verres d’eau avant de dormir. Le but : se réveiller plusieurs fois dans la nuit et, par conséquent, avoir plus de chance de se réveiller à la fin d’un cycle de sommeil paradoxal naturel. Certains chercheurs affirment encore que le simple fait de se répéter en s’endormant que l’on veut se souvenir de ses rêves augmente les chances de se réveiller en s’en rappelant.

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