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Plus de la moitié des adultes européens totalement vaccinés contre le Covid

Deux cents millions d’Européens sont complètement vaccinés contre le Covid-19, soit plus de la moitié de la population adulte, a annoncé jeudi la Commission européenne qui a fixé un objectif de 70% d’adultes vaccinés cet été.

« Jusqu’à aujourd’hui il y a eu 200 millions de personnes qui sont vaccinées complètement dans l’Union européenne », a déclaré une porte-parole de la Commission, Dana Spinant, lors d’un point de presse.

Un chiffre qui correspond à « un pourcentage de 54,7% d’adultes » complètement vaccinés, en ayant reçu les deux doses de vaccin nécessaires ou une seule dans le cas de celui de Johnson&Johnson.

« Nous avons 68,4% des adultes dans l’UE qui ont déjà eu leur première dose« , a poursuivi la porte-parole, qui s’est réjouie de ces « progrès très tangibles ».

« Nous sommes maintenant parmi les régions du monde qui ont vacciné le plus. Mais il est important que ces progrès soient répartis de manière plus équilibrée pour qu’il n’y ait pas des îlots où le virus puisse se propager et muter », a-t-elle ajouté.

Selon des données officielles compilées par l’AFP, un peu plus de 440 millions de doses de vaccins ont été administrées dans l’Union européenne. Soit 98,4 doses pour 100 habitants, tandis que les Etats-Unis en sont à 102,4 pour 100 habitants.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait annoncé le 10 juillet que l’UE disposait de suffisamment de doses pour vacciner « au moins 70% de la population adulte ce mois-ci ».

« La reprise de l’économie de la zone euro est en bonne voie », a déclaré la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde. « Mais la pandémie continue de jeter une ombre, d’autant plus que le variant Delta constitue une source croissante d’incertitude ».

La remontée des contaminations, due à ce variant, pourrait freiner la reprise « dans les services, notamment dans le tourisme et l’hôtellerie », a-t-elle ajouté.

En Grande-Bretagne, des centaines de milliers de cas contacts sont contraints de s’isoler durant dix jours, handicapant l’économie : rayons vides de supermarchés, ligne du métro de Londres interrompue faute de personnel suffisant, temps d’intervention des forces de police rallongés.

Le gouvernement britannique qui a levé presque toute les restrictions en pleine explosion des contaminations, est maintenant sous pression pour assouplir les règles d’isolement, pour ne pas enrayer la distribution.

Très contagieux, le variant Delta est devenu majoritaire dans une grande partie de l’Europe et aux Etats-Unis.

La chancelière allemande Angela Merkel a évoqué une « croissance exponentielle » du nombre de nouveaux cas, y voyant une « dynamique inquiétante » : elle envisage « un doublement en moins de 2 semaines » du nombre de nouvelles infections.

« Chaque vaccination compte. Chaque vaccination est un pas, un petit pas, vers un retour à la normalité pour tous », a-t-elle ajouté.

Depuis mi-juillet, le nombre quotidien de nouveaux cas en Allemagne dépasse en moyenne le millier et a atteint 1.890 cas jeudi.

« Ne pas stigmatiser les jeunes »

Un chiffre bien inférieur à la France, prise dans une « quatrième vague », selon le Premier ministre Jean Castex, quelques semaines après avoir allégé les restrictions : le nombre des contaminations a bondi de 140% en une semaine. Il a dépassé mercredi le seuil de 20.000 contaminations par jour pour la première fois depuis début mai, contre 9.000 il y a une semaine.

« C’est vrai que l’épidémie reprend, surtout en termes d’incidence chez les jeunes. Tout l’enjeu, c’est que ça ne se transmette pas aux plus âgés », a affirmé jeudi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal assurant toutefois ne pas vouloir « stigmatiser les jeunes qui en ont bavé pendant un an et demi ».

En France comme dans d’autres pays où les personnes vulnérables ont déjà été vaccinées, le nombre d’hospitalisations ou de décès n’augmente toutefois pas.

Pour prendre de vitesse l’épidémie, le gouvernement français tente de faire adopter à marche forcée un projet de loi qui rendra la vaccination des soignants obligatoires et imposera dans les cafés et restaurants un pass sanitaire, déjà en vigueur dans les cinémas et salles de spectacle.

Si cette perspective a précipité des centaines de milliers de Français dans les centres de vaccination, elle suscite aussi dans de nombreux endroits des manifestations « pour la liberté » de ne pas être vacciné ou surveillé, dont une jeudi à Paris.

Face à cette propagation rapide du variant indien, les gouvernements misent sur la vaccination, quitte à la rendre obligatoire pour les professions de santé.

Les milliers d’employés des hôpitaux publics new-yorkais devront bientôt être vaccinés contre le Covid ou bien se faire tester chaque semaine.

En Grèce, la vaccination obligatoire des soignants, est en passe d’être adoptée au parlement, mais suscite aussi des manifestations.

De son côté, le Portugal souhaite vacciner les 12-17 ans d’ici la prochaine rentrée scolaire.

Espérance de vie réduite

Un an et demi après que la Chine a rapporté les premiers cas de coronavirus, l’on prend la mesure des conséquences dramatiques de cette épidémie planétaire, qui a fait déjà plus de 4,1 millions de morts.

L’espérance de vie des Américains s’est réduite d’un an et demi en 2020, la plus forte chute depuis la Deuxième guerre mondiale, selon les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), qui en attribuent grandement la cause à la pandémie de Covid-19.

Et la pandémie aura un impact « à long terme et d’une grande portée » sur la santé mentale des populations, a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« De l’anxiété liée à la transmission du virus, à l’impact psychologique des confinements et de l’auto-isolement, aux conséquences liées au chômage, aux difficultés financières et à l’exclusion sociale, (…), tout le monde est affecté d’une manière ou d’une autre », a relevé l’OMS.

Les origines de la pandémie restent à élucider. La Chine a critiqué jeudi la demande de l’OMS de poursuivre sur son sol l’enquête sur ses origines, y voyant un « manque de respect pour le bon sens et une arrogance envers la science ».

Pékin a démenti une nouvelle fois la théorie d’une fuite de laboratoire à Whuan, une hypothèse qui revient en force depuis quelques mois.

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