Bébé dormant avec ses parents. © Getty

Mort subite du nourrisson : « Dans un cas sur trois, c’est un parent qui a roulé sur l’enfant dans son sommeil »

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

Dans un cas de mort subite du nourrisson sur trois, le bébé est tué accidentellement par un de ses parents qui a l’écrasé dans son sommeil. C’est ce qu’écrivent les quotidiens De Morgen et Het Laatste Nieuws.

« On parle beaucoup trop vite de mort subite du nourrisson », déclare Werner Jacobs, médecin légiste à l’hôpital universitaire d’Anvers. Il est persuadé qu’on a trop souvent posé ce diagnostic dans le passé et craint que ce soit toujours le cas aujourd’hui. « Au fond, la mort subite du nourrisson ne se produit pratiquement jamais. Elle n’existe que parce qu’on ne veut ou qu’on n’ose pas approfondir la cause de décès », dit-il.

Chaque année, il examine une quinzaine de cas. « En moyenne, trois nourrissons sur quinze sont tués par une cause externe de violence. À côté de cela, environ une mort subite de nourrisson sur trois est causée par l’écrasement accidentel par les parents », explique Jacobs au journal De Morgen qui estime inacceptable d’utiliser le terme sans autopsie préalable.

Certains parents prennent en effet leur bébé dans leur lit parce qu’ils constatent qu’il dort mieux auprès d’eux. Il arrive que pendant leur sommeil, ils roulent sur l’enfant et l’écrasent à leur insu. Pour éviter ce drame, mieux vaut déposer l’enfant dans un berceau que l’on place à côté du lit parental (voir encadré).

Outre les décès causés par la violence ou l’écrasement accidentel, il s’avère que 40% des décès inopinés de bébés s’expliquent par une mort naturelle (très souvent des suites d’une pneumonie) ou par étouffement dans le lait. « Il n’y a que pour 5 à 10% des cas de décès inopinés d’enfants que je ne trouve pas de cause de décès », conclut le médecin légiste.

Onze précautions pour réduire les risques de mort subite

Sur son site, l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance) donne onze conseils pour réduire au maximum le risque de mort subite du nourrisson.

1. Couchez l’enfant sur le dos.

2. Couchez l’enfant sur un matelas ferme et plat. Ne lui mettez pas d’oreiller. Évitez les parures, et autres décors qui n’ont aucune utilité. Ne mettez pas de peluches dans son lit.

3. Habillez l’enfant en fonction de la température ambiante, dans un sac de couchage à bretelles. Évitez les couettes et les couvertures qui pourraient l’asphyxier.

4. Aérez la chambre quotidiennement et limitez le chauffage à 18 degrés.

5. L’enfant ne doit partager son lit avec personne, pas même avec son jumeau.

6. Donnez-lui une tétine pour s’endormir. Même si l’enfant la perd, l’effet protecteur perdure. N’attachez pas la tétine.

7. Bannissez toute fumée de tabac dans l’environnement du bébé.

8. La vaccination et l’allaitement maternel diminuent le risque de mort subite.

9. Évitez tout contact avec des personnes contagieuses.

10. Emmenez l’enfant chez le médecin s’il régurgite anormalement, s’il fait du bruit en respirant pendant son sommeil, s’il s’étrangle en buvant (sans être glouton), si à certains moments il est coloré (pâle ou cyanosé), s’il transpire abondamment (à mouiller ses vêtements) ou encore, si ses pleurs sont inquiétants…

11. Soyez attentifs. Ne secouez pas l’enfant et ne lui donnez pas de calmants.

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