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La pleine conscience permet de s’ancrer dans le moment présent. © Getty Images

Mieux vivre grâce à la pleine conscience en 8 semaines: «Méditer, ce n’est pas arrêter de penser»

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Méditer, c’est bon pour la santé. En méditation, beaucoup se tournent vers la pleine conscience. Des programmes sur huit semaines promettent une amélioration de la qualité de vie. Mais gare aux abus.

Découvrir la pleine conscience m’a permis de donner un autre relief à ma vie.» Ce témoignage sur le site de l’Institut de Pleine Conscience fait écho à de nombreuses autres expériences. Sortir du mode «pilote automatique» pour s’ancrer dans le moment présent, c’est le principe de la «Réduction du Stress par la Pleine conscience» ou MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction). Ce programme en huit semaines a été mis en œuvre par Jon Kabat-Zinn, professeur émérite à la Faculté de Médecine de l’Université du Massachusetts, il y a plus de 40 ans.

Ancrage

Le Pr Kabat-Zinn définit la pleine conscience comme «un état de conscience qui résulte du fait de porter son attention de façon intentionnelle et non jugeante sur l’expérience qui se déploie moment après moment». Pour Sybille de Ribaucourt, psychologue et instructrice de pleine conscience depuis 2006, c’est avant tout une manière d’être dans le moment présent. «C’est être conscient de ce qu’on est en train de vivre, les émotions, les sensations et les pensées, sans se laisser polluer l’esprit

Il s’agit d’un entrainement de l’attention. «Méditer, ce n’est pas arrêter de penser et faire le vide. On ne peut pas s’empêcher de réfléchir et d’anticiper, notre mental est ainsi fait.» Ces techniques de méditation apprennent à «reconnecter notre corps à ce qui se passe entre nos oreilles. L’humain est très souvent distrait, pris par ses émotions ou des ruminations, et la méditation permet de créer un peu de distance», ajoute Steven Laureys, neurologue belge et auteur de l’ouvrage «La Méditation, c’est bon pour le cerveau».

«Si quelqu’un vit un moment agréable et qu’il est ancré dans l’instant, sa portée sera encore plus forte. Cela permet de maximiser la sensation de vivre pleinement», explique la psychologue.

Qualité de vie

D’après Steven Laureys, les cours de pleine conscience en huit semaines sont les plus validés par la science. Les études démontrent, par l’imagerie cérébrale, que la maitrise émotionnelle et la gestion du stress s’en trouvent améliorées. La pleine conscience a d’autres vertus, notamment sur la concentration ou la mémorisation. Cela amène aussi une amélioration des relations humaines, en atténuant les tensions et les conflits. Avec un apport plus intime à la clé: «C’est apprendre à avoir de la bienveillance pour soi-même et moins se juger, à devenir son meilleur ami», confie Sybille de Ribaucourt.

Mais la pleine conscience n’est pas uniquement pour celles et ceux qui ont du stress. Elle s’adresse à quiconque souhaite améliorer sa qualité de vie. Des études indiquent que cela prévient les risques de rechute chez les personnes qui ont souffert de dépression. Il y a cependant quelques contre-indications, notamment pour ceux qui souffrent de troubles psychiatriques ou qui abusent de substances, et qui ne sont pas stabilisés.

Au quotidien

Concrètement, les cycles de pleine conscience se déroulent de façon hebdomadaire, pendant huit semaines à raison d’une séance de 2h30 chaque semaine. Mais pourquoi pas sept ou dix semaines? «C’est une bonne question», répond la psychologue. Pour elle, c’est probablement lié au principe de l’apprentissage. «Cela prend du temps et de l’entrainement pour instaurer de nouvelles habitudes. Le secret, c’est une pratique régulière», confie-t-elle. L’idéal, c’est que cela devienne une routine. «C’est ce qui est le plus difficile à maintenir, avoue-t-elle. C’est comme un muscle, si on arrête, on en perd les bénéfices

Pour Steven Laureys, l’essentiel est surtout de trouver la technique qui convient le mieux. «Une forme de méditation n’est pas mieux qu’une autre. A chacun de trouver ce qui lui fait du bien. Le but surtout de se détacher de ces pensées qui tournent en boucle.»

Attention aux charlatans

Il met néanmoins en garde: «Dans ces milieux, il y a aussi des sectes, des gourous, des abus…» Il conseille de se tourner vers les professionnels de la santé. «Il y a pas mal de charlatans», confirme Sybille de Ribaucourt. Elle recommande de vérifier que la personne a une certification reconnue ou est membre d’une association officielle. C’est le cas, par exemple, de l’Association Belge Francophone de Pleine Conscience -Mindfulness (ABFM) et de l’Association pour le Développement de la Mindfulness (ADM).

Avoir un praticien qui a une formation liée à la psychologie n’est pas anodin. «C’est rare, mais parfois des gens font des crises d’angoisse. C’est plus rassurant pour ceux qui ont un burnout ou des antécédents de dépression, par exemple.»

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