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L’exposition aux rayons X plus dangereuse que ce qu’on pensait

Le Vif

L’exposition aux rayons X lors d’examens médicaux est plus néfaste pour la santé que ce qui était communément admis, prévient mercredi l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) dans un communiqué. L’organisme s’appuie sur une étude du professeur Hubert Thierens (Universiteit Gent), qui montre que même une faible dose de rayonnements ionisants altère l’ADN et peut provoquer des cancers.

Le professeur Thierens a mené une enquête sur 100 enfants en collaboration avec cinq hôpitaux flamands. En effectuant des prises de sang avant et après un scanner CT (Computed Tomography), il s’est attaché à visualiser et quantifier les cassures double brin de l’ADN. Ces cassures sont en effet à l’origine de mutations et, dans une phase ultérieure, de cancers.

Des effets statistiquement significatifs ont été observés chez tous les participants à l’étude. Ces effets augmentent chez les jeunes enfants et en fonction de la dose de rayonnements ionisants. L’étude montre cependant que les dommages n’évoluent pas proportionnellement à l’exposition aux radiations. « Nous aurions pu nous attendre à ce qu’une réduction par 10 des doses de rayonnements entraîne une réduction similaire des dommages. Mais ce n’est pas le cas; les dommages restent plus élevés », explique Hubert Thierens. Il souligne aussi que les tissus réagissent aux rayons X, et pas uniquement les cellules.

Le risque de cancer provoqué par les rayonnements ionisants est donc plus élevé que ce qui était admis jusqu’ici. « L’ADN est endommagé même par une faible dose de radiation », insiste le chercheur. Le lien entre les cassures de l’ADN et l’apparition de cancers doit faire l’objet d’une nouvelle recherche. Mais, d’après une étude internationale récente, les rayonnements ionisants multiplient les risques de leucémie.

L’AFCN plaide depuis plusieurs années pour une utilisation modérée de l’imagerie médicale. Si des efforts restent à accomplir, l’agence se réjouit tout de même de constater une baisse des rayons X délivrés lors des examens radiologiques. Ces résultats sont dus à l’optimisation des procédures et au recours à des scanners plus récents, indique-t-elle.

Sur une moyenne de 5,51 mSv/an d’exposition aux rayonnements ionisants, 48% découlent des applications médicales. La part de l’imagerie médicale dans l’exposition aux rayonnement ionisants se limitait encore à 25% en 1995.

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