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Les hôpitaux risquent de manquer de narcotiques et de se limiter aux opérations urgentes cet été

Pour les pharmaciens hospitaliers, c’est ni plus ni moins qu’ « une catastrophe » : suite à un problème dans l’usine de GSK à Parme (Italie), qui fabrique également les narcotiques de Janssen-Cilag, des difficultés d’approvisionnement devraient toucher plusieurs produits au cours des prochains mois. « Si une solution n’est pas trouvée très rapidement, les chirurgiens ne pourront réaliser cet été que les opérations urgentes », craignent les responsables des officines hospitalières.

À la suite d’un accroc « administratif » sur le site italien, plusieurs spécialités pharmaceutiques vont être à peu près indisponibles pendant plusieurs mois. En ce qui concerne les produits GSK, la Belgique ne serait pas touchée, au contraire notamment de l’Autriche et du Danemark, mais il en va tout autrement pour ceux de Janssen-Cilag. « Le cas le plus problématique est celui du piritramide (Dipridolor®), pour lequel il n’existe tout simplement aucune alter native », précise Katy Verhelle, présidente de l’association flamande des pharmaciens hospitaliers VZA et elle-même pharmacienne-chef à l’AZ Groeninge. Même lorsqu’une autre possibilité existe, l’approvisionnement risque toutefois de poser problème, car tous les hôpitaux d’Europe occidentale sont susceptibles d’être concernés. Ceux qui utilisent actuellement les spécialités de Janssen-Cilag vont donc logiquement se ruer sur les alternatives, qui risquent de se trouver rapidement débordées par ces demandes supplémentaires.

« L’AFMPS (l’Agence fédérale des Médicaments et des Produits de Santé) et le cabinet se démènent pour trouver une solution », poursuit Katy Verhelle. « Le contraste avec le manque de communication chez Janssen-Cilag est flagrant. Il n’y a aucune transparence, aucune concertation. La seule chose que nous sachions avec certitude, c’est que la rupture de stock va durer des mois. »

L’AFMPS fait tout ce qui est en son pouvoir pour résoudre le problème. « Il nous soutient vraiment à 100 % », confirme Marielle Baert, pharmacienne-chef de service à l’AZ Sint-Lucas à Gand. « Le problème, c’est que tous les efforts de la Belgique pour favoriser l’importation ne servent malheureusement pas à grand-chose si les permis d’exportation posent problème de l’autre côté. Pour l’instant, il faut tabler sur des délais pouvant aller jusqu’à six semaines… et sur un coût de 890 euros par commande, article ou dosage. »

Les conséquences globales sont à peu près impossibles à évaluer. Pour l’heure, les hôpitaux ont dressé un inventaire détaillé des stocks encore disponibles et s’efforcent de prévoir pendant combien de temps ceux-ci suffiront à couvrir leurs besoins. Certains ont toutefois d’ores et déjà fait savoir que, si une solution n’est pas trouvée très rapidement, ils se limiteront pendant les vacances aux interventions réellement urgentes, les autres étant reportées à une date ultérieure.

Dans un courrier, Janssen-Cilag se borne à déplorer la situation, déclarant tout mettre en oeuvre pour limiter les conséquences « à quelques mois »…

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