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Le sang d’une femme de 115 ans contient le secret d’une longue vie

Muriel Lefevre

Hendrikje van Andel-Schipper était l’une des 25 femmes les plus âgées au monde. En 2005, elle meurt à l’âge de 115 ans. Elle avait donné son corps à la science et il vient de révéler ses secrets.

Hendrikje, la plus vieille des Hollandaises, est restée jusqu’à la fin de sa vie en relative bonne santé, aussi bien mentale que physique. De quoi interpeler les scientifiques et les motiver à percer son secret. Comme trente ans avant sa mort elle avait donné son corps à la science, les chercheurs ont pu analyser son sang et ses tissus pour découvrir par quel miracle elle a pu vivre aussi longtemps dans d’aussi bonne condition. Avec à la clé une surprenante découverte.

Plus que deux cellules souches

Ils ont notamment découvert que ses globules blancs avaient subi beaucoup de mutations sans que cela leur soit dommageable pour autant. Pour savoir ce qui provoquait ces mutations, les chercheurs se sont penchés sur les cellules souches de la centenaire. Il en est ressorti que l’entièreté de ses globules blancs ne provenait plus que de deux cellules souches peut on lire dans the New Scientist.

En moyenne, un être humain naît avec 20.000 cellules souches sanguines (également appelé cellules souches hématopoïétiques), qui ont pour vocation de renouveler notre stock de globules blancs, de globules rouges et de plaquettes. À chaque instant près de 1.000 cellules souches régénèrent notre sang en produisant des globules blanc et rouge dans la moelle épinière. « Au début je n’ai pas cru que c’était possible. J’ai cru qu’on avait commis une erreur. Ce n’était pas possible qu’une personne soit encore en vie avec juste deux cellules souches. » Selon le généticien Henne Holstege de la VUmc à Amsterdam.

La taille des extrémités des chromosomes, appelées télomères, diminue à chaque division cellulaire au cours de la vie. La question pour les scientifiques reste donc de savoir si ces cellules souches sont mortes parce qu’elles se sont trop divisées. Elles seraient en quelque sorte mortes d’épuisement en atteignant leur limite de division cellulaire. Si c’est le cas, la fin de la vie humaine pourrait être lié à un nombre restreint de séparations de cellule pense Holstege.

Immortalité

Cette découverte entérine que la vie a bel et bien une fin, mais cela signifie aussi que l’on peut conserver des cellules souches à la naissance pour les réimplanter plus tard afin de prolonger la vie. Si ce ne sont pour l’instant que des projections quelque peu futuristes et que l’immortalité n’est pas encore pour tout de suite, les gênes de Hendrikje pourraient aussi être riches en d’autres enseignements. La prochaine étape est de décortiquer le génome de madame van Andel-Schipper pour connaître ce qui la protégeait de maladie comme Alzheimer puisqu’elle ne souffrait d’aucun signe démence. Une découverte qui pourrait se révéler très utile lorsqu’on sait qu’après 80 ans près d’une personne sur trois montre des symptômes de cette maladie.

L’étude est parue dans le magazine américain Genome Research.

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