La pollution plastique, une menace «grave et croissante» pour la santé

La pollution plastique représente un danger grave et sous-estimé pour la santé, selon un nouveau rapport. Elle coûterait jusqu’à 1.500 milliards de dollars par an.

A la veille de la reprise de négociations en vue d’un inédit traité mondial sur le plastique, un nouveau rapport publié dans The Lancet met en garde contre les risques de la pollution plastique. Elle représente un « danger grave, croissant et sous-estimé » pour la santé, et a aussi un coût: au moins 1.500 milliards de dollars par an, concluent les auteurs, chercheurs et médecins de renom.

« Les plastiques provoquent des maladies et des décès de l’enfance à la vieillesse et sont responsables de pertes économiques liées à la santé dépassant 1.500 milliards de dollars par an ». 

Philip Landrigan, médecin et chercheur au Boston College aux États-Unis, prévient que les personnes vulnérables, en particulier les enfants, sont les plus touchées par la pollution plastique. Les chercheurs mettent notamment en garde contre de minuscules morceaux de plastique appelés microplastiques, présents partout dans la nature – y compris dans les corps humains. Leurs effets sur la santé ne sont pas encore entièrement connus.  La quantité de plastique produite dans le monde est passée de deux millions de tonnes en 1950 à 475 millions de tonnes en 2022, selon ce rapport. Si rien n’est fait, la consommation mondiale de plastique pourrait tripler d’ici 2060, selon les projections de l’OCDE. Or, moins de 10% des déchets plastiques sont recyclés. Philip Landrigan rappelle que la « crise » mondiale liée aux plastiques est liée à la crise climatique, le plastique étant fabriqué à partir des combustibles fossiles. « Il ne faut pas sous-estimer l’ampleur » de ces crises, estime-t-il. « Toutes deux provoquent aujourd’hui des maladies, des décès et des incapacités chez des dizaines de milliers de personnes. »

« À ceux qui se réunissent à Genève: s’il vous plaît, relevez le défi et l’opportunité de trouver un terrain d’entente qui permettra une coopération internationale significative et efficace en réponse à cette crise mondiale », dit-il dans un communiqué.  Les experts estiment en effet que l’impact de la pollution plastique pourrait être atténué par certaines politiques. Les représentants de près de 180 pays sont attendus mardi à Genève pour tenter de s’entendre sur un traité, après l’échec des négociations qui avaient eu lieu fin 2024 à Busan en Corée du Sud.

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