Le bon fonctionnement du pancréas, comme d’autres organes du corps humain, peut être altéré par une consommation excessive de sucres ajoutés. © GETTY

Foie, articulation, peau… Voici les effets insoupçonnés du sucre sur le corps humain (infographie)

Elise Legrand
Elise Legrand Journaliste

De la cavité bucco-dentaire aux articulations, le corps humain est mis à rude épreuve par une consommation excessive de sucres ajoutés.

Si les glucides sont indispensables au bon fonctionnement de l’organisme, la consommation excessive de sucres ajoutés peut engendrer une salve d’effets négatifs sur le corps humain, à commencer par des risques accrus de diabète et d’obésité. Les sucres ajoutés altèrent également les missions essentielles de différents organes.

1. La bouche

La cavité bucco-dentaire est la première touchée par une ingestion excessive de sucres ajoutés. Ces sucres entraînent la prolifération de bactéries cariogènes, qui produisent des acides capables de détériorer l’émail dentaire. Si la salive peut, a priori, anéantir ces acides, une consommation prolongée de sodas ou sucreries tout au long de la journée limitera ses capacités neutralisantes. Le développement de caries sera alors inévitable.

2. Le cerveau

Après avoir ingéré du sucre, les papilles gustatives reconnaissent le goût sucré et envoient un message au cerveau, qui va sécréter un neurotransmetteur bien connu: la dopamine. Cette dernière va engendrer un sentiment de bien-être et de satisfaction dans le cerveau. Mais plus la consommation de sucres sera fréquente, plus la sensibilité à la dopamine va augmenter, créant inévitablement une dépendance. A terme, le système de récompense du cerveau peut s’en voir durablement altéré.

3. Les intestins

L’excès de sucre peut également altérer la flore intestinale, aussi appelée «microbiote intestinal». Cet écosystème, formé de micro-organismes et de bactéries, est garant de notre immunité et de notre bien-être digestif. Or, l’ingestion de sucres raffinés favorise le développement de «mauvaises bactéries» (germes et levures), au détriment de souches bénéfiques. La «carte d’identité» du microbiote se voit alors déséquilibrée, limitant ainsi l’exécution de ses missions essentielles.

4. Le foie

Le fructose, un type de sucre utilisé massivement comme édulcorant par l’industrie (notamment pour les sodas), peut altérer le foie. En cas d’apports trop importants, le foie transformera alors ce sucre en graisse et la stockera dans les cellules hépatiques. C’est la base de la maladie surnommée le «foie gras», plus connue médicalement sous le nom de stéatose hépatique. «Dans les cas graves, cette stéatose peut évoluer vers la cirrhose, voire le cancer du foie», alerte Régis Radermecker, professeur de pharmacologie à l’ULiège et président de l’Association belge du diabète.

5. Le pancréas

Une consommation excessive de sucres ajoutés peut également avoir des effets sur le pancréas, chargé de réguler la glycémie. Pour ce faire, il produit notamment de l’insuline. Or, une ingestion trop importante d’aliments sucrés conduit à une surstimulation du pancréas, qui peut alors sécréter de l’insuline quasiment en continu. Au fil des années, ses capacités de sécrétion vont se tarir, ce qui peut déboucher sur le développement de diabète de type 2. Une pathologie qui est d’ailleurs un facteur de risque pour le cancer du pancréas.

6. Le cœur

Une absorption trop importante de sucres ajoutés peut également nuire à la bonne santé du cœur et notamment engendrer de l’hypertension artérielle. En outre, une partie de la graisse superflue transformée par le foie (voir plus haut) peut être libérée dans le sang sous forme de triglycérides et de «mauvais cholestérol». Au fil du temps, ces graisses peuvent obstruer les vaisseaux sanguins. L’hypertension artérielle, tout comme l’hypercholestérolémie, augmentent le risque de maladies cardiovasculaires. Un risque également accru par le surpoids, généralement lié à la consommation excessive d’aliments sucrés.

7. Les articulations

Les articulations peuvent également pâtir d’un apport trop important en sucres, en raison d’une surproduction de protéines inflammatoires appelées cytokines. Ces protéines produites en excès peuvent aggraver les symptômes de l’arthrite ou d’autres maladies articulaires. Le risque de goutte, une forme complexe d’arthrite qui provoque une inflammation douloureuse des articulations, en particulier au niveau des doigts, des orteils et des chevilles, peut également être accru par un excès de fructose. Lorsque le foie décompose ce fructose, il crée de l’acide urique, qui peut s’accumuler dans les articulations et aggraver l’inflammation. En outre, le surpoids et l’obésité liés à une consommation excessive de sucres influencent négativement le système ostéo-articulaire.

8. La peau

Les effets d’une surconsommation de sucre peuvent également se refléter sur la peau. L’excès de sucre peut provoquer des inflammations, entraînant un excès de sébum et favorisant le développement d’acné. Le sucre consommé en trop grande quantité est également susceptible d’endommager le collagène, une protéine structurelle cruciale à l’élasticité et la fermeté de la peau. 

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