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Environ 0,5 pour mille de morts subites du nourrisson en Belgique

Le Vif

On estime actuellement que le nombre de morts subites du nourrisson en Belgique est d’environ 0,5 pour mille nouveaux-nés vivants ou d’approximativement 60 cas au total chaque année, selon le Dr Geneviève François, responsable de l’unité de sommeil pédiatrique aux cliniques universitaires Saint-Luc.

Le nombre de bébés décédés chaque année de mort subite a fortement diminué par rapport aux années 80, où il se situait aux alentours de 2,5 pour mille, même si la Belgique a pris du retard dans l’adoption de la position sur le dos pour le sommeil des bébés, note-t-elle.

« Les Belges n’osaient pas mettre les bébés sur le dos pour la nuit, par peur qu’ils s’étouffent en régurgitant », précise Geneviève François. « Il a fallu du temps pour convaincre petit à petit les médecins et les parents. » Entrée dans les moeurs, la position allongée sur le dos a entraîné une baisse progressive du nombre de morts subites, avant que ce chiffre n’ait tendance à stagner dès les années 2000, selon Geneviève François. « La diminution s’est ralentie, ce qui est normal vu le petit nombre actuel. Il reste pourtant une partie de facteurs que l’on ne connaît pas encore ou pas bien, mais il y a également moins de recherche à ce sujet aujourd’hui », ajoute-t-elle.

Selon cette spécialiste, la mort subite du nourrisson touche prioritairement les moins de 4 mois, ainsi que les 4-6 mois. Les conditions de couchage idéales (position, literie, température…) sont désormais largement connues et appliquées. Geneviève François pointe en revanche un facteur problématique qui évolue peu: le tabagisme, passif ou non, pendant la grossesse ou après la naissance. « En communiquant, on a très bien gagné sur les modalités de couchage et autres, mais pas tellement sur le tabac », note-t-elle.

En-dehors du tabagisme et d’autres conditions extérieures, certaines maladies peuvent entraîner des apnées chez les bébés. Si le facteur principal d’une mort subite du nourrisson reste « l’immaturité du bébé », de nombreux cas actuels sont à classer plus largement dans la catégorie des « accidents du sommeil » (étouffement, recouvrement par une couverture…). « Les trois derniers cas que j’ai constatés étaient tous liés à un ‘partage du lit' », indique Geneviève François, qui rappelle qu’il est dangereux de faire dormir un bébé dans le lit de ses parents.

Récemment, l’office flamand de l’enfance Kind en Gezin indiquait via communiqué que le nombre de morts subites du nourrisson n’avait jamais été aussi bas en Belgique. L’institution avait ainsi eu connaissance de seulement 14 cas (flamands) en 2011, contre 16 en 2010 et plus de 100 en 1993. Selon Geneviève François, les derniers chiffres « francophones » partiels faisaient quant à eux état de 0,46/1000 en 2008.

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