Le lait humain fabriqué " in vitro" est présenté comme " un compromis entre la santé du bébé, le bien-être des parents et l'environnement ". © BIOMILQ/VICE

Du lait humain fabriqué « in vitro, une plus grandes innovations biotech de l’année

Rosanne Mathot
Rosanne Mathot Journaliste

Un lait humain nutritif et propre – sans toxines, ni virus, ni traces de médicaments ou d’alcool: c’est l’une des grandes innovations biotech de l’année. Et une très bonne nouvelle pour les parents qui voudraient donner à leur bébé le meilleur mais ne peuvent ou ne veulent pas allaiter pour diverses raisons.

Certaines femmes ne parviennent pas à produire suffisamment de lait pour leur nourrisson. Pour d’autres, l’allaitement est trop douloureux. Il y a celles aussi qui doivent reprendre plus vite qu’elles ne le voudraient une activité professionnelle. Et encore celles qui font le choix de ne pas allaiter, ou des parents adoptifs qui souhaitent une alternative au lait maternisé en poudre à base de lait de vache ou de plantes (comme le soja). Certains bébés sont par ailleurs allergiques à une protéine d’un aliment consommé par leur mère.

Pour toutes ces mères, tous ces parents, la réponse est peut-être au bout de cette innovation. Pour la première fois, une réplique presque parfaite du lait maternel a été développée, à base de cellules humaines. C’est la start-up américaine Biomilq qui l’a annoncé en juin dernier. Une prouesse qui doit encore être mise en oeuvre à grande échelle mais qui s’annonce prometteuse. De quoi lutter également contre la commercialisation illicite de lait humain qui se fait régulièrement, notamment via les réseaux sociaux. Outre le fait que cela est totalement illégal, il s’agit également d’une pratique potentiellement très dangereuse pour l’enfant: on ignore ce que ce lait peut contenir (drogues, médicaments, alcool, germes…) et dans quelles conditions il a été transporté. Il peut aussi mettre gravement en péril la santé du bébé en exposant ce dernier à de nombreuses maladies comme le VIH ou l’hépatite.

Moins de la moitié des bébés de la planète sont allaités pendant les six premiers mois de leur vie, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela signifie que les plus âgés, ainsi que l’autre moitié des bébés sont nourris au lait infantile de synthèse. Or, l’impact écologique de la fabrication de ces laits est considérable: consommation d’eau, déchets plastiques, lourd bilan carbone, émission de gaz à effet de serre…

Le monde manque de lait maternel. Un lait humain fabriqué « in vitro » permettrait de pallier en partie le problème. Biomilq est ainsi présenté comme « un compromis entre la santé du bébé, le bien-être des parents et l’environnement ». De fait, la fabrication de ce lait entraîne une empreinte carbone bien moindre que celle des laits maternisés. C’est la raison pour laquelle la plateforme d’investissement Breakthrough Energy, fondée par Bill Gates, a injecté la coquette somme de 3,5 millions de dollars dans la start-up lactée. Le lait in vitro devrait débarquer dans les biberons dans les trois ans à venir. Du moins aux Etats-Unis

Le lait maternel est bon pour la planète

Une étude parue récemment dans le British Medical Journal expliquait qu’un allaitement maternel de tous les bébés pendant six mois permettrait d’économiser jusqu’à 153 kilos d’équivalent CO2 par enfant.

Du lait humain fabriqué
© GETTY IMAGES

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