
Coronavirus : les révélateurs personnels d’une crise collective
Qu’est-ce que ce virus, cette pandémie, ce moment impensable vous a révélé ? Sur vous, sur vos proches, sur le monde, les gens, l’Etat, la vie. De beau aussi, peut-être, qui sait, à toute chose malheur peut être bon. Qu’est-ce que cet événement historique et sans frontières remue, donc, et parfois très fortement, au fond de vous ?
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En quoi celle ou celui que vous êtes aujourd’hui n’est plus, un peu, beaucoup, fondamentalement, celui ou celle que vous étiez avant le confinement planétaire ?
C’est ce que nous avons demandé à dix personnalités, il y a des semaines. En leur laissant du temps. D’ y réfléchir, de s’imprégner, de fouiller au-delà des émotions, des théories et des controverses. En leur laissant le choix aussi : un texte, que vous rédigez, vous, ou vos propos, que nous recueillons, nous.
Six femmes et quatre hommes. Confinés à Paris, Marseille, Kinshasa, Amsterdam, Liège, Bruxelles ou Verviers. Aux origines multiples. De générations dif- férentes. Habitués, avant l’irruption du coronavirus, à sillonner le monde, à se frotter au public, sur une scène, dans les salles de concert ou de théâtre, ou à ne travailler que chez eux et en solitaires.
Pas de scientifiques ni d’économistes. Seulement des femmes et des hommes de lettres, de plumes, de crayons, de récits, de musiques, d’images, de couleurs, de pensées. La pianiste belgo-franco-mexicaine Eliane Reyes, l’écrivaine francophone Caroline Lamarche et sa consoeur néerlan- dophone Lieve Joris, l’humoriste et stand-uppeuse hispano-belge Florence Mendez, le dramaturge belgo- marocain Ismaël Saidi, l’historienne du cinéma franco-belge Jacqueline Aubenas, le comédien et metteur en scène italo-belge Pietro Pizzuti, le dessinateur franco- britannico-australien Nicolas Vadot, la philosophe française Marianne Chaillan et l’écrivain et artiste visuel congolais Sinzo Aanza.
Les fruits de leur introspection, toutes écoutilles ouvertes sur l’extérieur, sont forcément disparates. Et de tailles variables. Mais ils s’offrent à tous. Parce qu’ils goûtent moins l’histoire strictement personnelle que les répercussions communes à tout ce qu’on appelle encore l’humanité. Avec ces effrois, ces morts, ces pleurs, ces rages, ces questionnements sans réponses, ces voies subitement sans issue, ces certitudes transformées en doutes, ces intuitions confirmées, ces (re)découvertes sur l’existence, l’éphémère, la vulnérabilité, la puissance, le corps, la solitude, l’amour, les politiques, les sociologues, la philosophie, le jeu, les autres, les arbres, les odeurs, l’essentiel et l’accessoire.
Mis bout à bout, ces enseignements personnels de la crise forment comme un socle d’espoirs collectifs. Pour que, à défaut d’hériter d’un monde meilleur, nous options pour une vie plus belle. Tous et chacun. Ensemble et individuellement.
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