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Comment la communication non violente a acquis une grande notoriété en Belgique

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Marshall Rosenberg, fondateur de la CNV, donne sa première conférence en Belgique en 1993, à Namur. Aujourd’hui, sa méthode est enseignée et utilisée dans de nombreuses institutions.

La communication non violente a acquis, en Belgique, une notoriété qui dépasse largement le monde des psychologues, psychothérapeutes, médiateurs et autres spécialistes en résolution de conflits. Les ouvrages sur le sujet se sont multipliés, tout comme les formations et les conférences. La CNV est utilisée en médiation de couples et en coaching parental. Elle est enseignée et appliquée dans des entreprises, administrations, hôpitaux, structures sociales et éducatives.

Cet outil de communication fête, cette année, ses vingt-cinq ans d’existence dans notre pays. Tout commence le 6 mai 1993, à Namur. Ce jour-là, le docteur Marshall Rosenberg, fondateur de la CNV, donne, à la faculté des Sciences, sa première conférence en Belgique, intitulée  » Parler du coeur au coeur « . Sa collaboratrice suisse, Anne Bourrit, assure la traduction vers le français. Les deux orateurs ont été invités par l’Université de paix, l’association namuroise fondée par le prix Nobel Dominique Pire, pour promouvoir la paix par le dialogue. Dans la foulée, pendant trois jours, le duo Rosenberg-Bourrit forme, au château de Vierset, à Modave, un premier groupe de 14 personnes actives dans la formation d’adultes. Parmi elles : Jean-François Lecocq, de l’Université de paix ; Ariane et Benoît Thiran, cofondateurs de l’asbl Sortir de la violence, qui vont incorporer les notions de base du processus dans leurs pratique fondée sur l’approche évangélique de la non-violence ; et l’anthropologue flamande Patricia Patfoort, auteure de l’ouvrage Se défendre sans attaquer. La Puissance de la non-violence (2004).

Ariane Thiran-Guibert, cofondatrice de l'association Sortir de la violence.
Ariane Thiran-Guibert, cofondatrice de l’association Sortir de la violence.© DR

En janvier 1996, une structure est mise sur pied, la Concertation pour la communication non violente, afin de faire face au développement rapide de la CNV en Belgique. En font partie l’Université de paix et divers formateurs et organisateurs, dont Thomas d’Ansembourg, avocat devenu expert en gestion de conflits et auteur du best-seller Cessez d’être gentil, soyez vrai (2001). Autre membre : Anne van Stappen, auteure de nombreuses publications, dont le roman Ne marche pas si tu peux danser (Jouvence, 2009), centré sur le respect de l’autre et de soi. Une nouvelle structure officielle, l’Association pour la communication non violente de Belgique francophone (ACNV-BF), a vu le jour en mars 2010. L’asbl organise des conférences, formations et rencontres pour responsables de groupes. Au total, le site officiel belge de CNV (cnvbelgique.be) recense 29 formateurs certifiés en Belgique francophone, tandis que la Flandre en compte 5.

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