
Cancer du sein: première étude à grande échelle pour personnaliser le dépistage
Une étude clinique européenne, présentée vendredi à Paris, en France, sera lancée en janvier 2019 pour élaborer une méthode de détection du cancer du sein plus efficace. Intitulée My Personal Breast Cancer Screening (MyPeBS), cette recherche, qui sera menée en Belgique, en France, au Royaume-Uni, en Italie et en Israël, testera un dépistage personnalisé de cette maladie.
Avec cette étude, « nous espérons identifier les cancers réellement mortels et limiter les inconvénients du dépistage », explique Jean-Benoît Burrion, chef du service de prévention et de dépistage du cancer à l’institut Jules Bordet. Ce dernier coordonne l’étude belge, avec des hôpitaux des trois régions du pays.
Le programme de dépistage ne se fonde jusqu’ici que sur un seul facteur de risque: l’âge. Les femmes de 50 à 69 ans sont ainsi invitées à un examen tous les deux ans. Ce qui occasionne des désagréments: « nous obtenons pas mal de faux positifs, qui aboutissent à des biopsies inutiles », note Dr Burrion. « Nous voulons également éviter le surdiagnostic, soit la détection de tumeurs qui n’auraient jamais posé de problème mais qui sont traitées vu qu’on les a découvertes. »
Nouvelle stratégie
La nouvelle stratégie mesure le risque individuel à développer un cancer du sein. Il s’évalue selon trois critères: les antécédents familiaux et personnels, la densité mammaire – la proportion de composants glandulaires et graisseux de la poitrine, et la génétique, explique Dr Burrion. Chaque femme se voit ensuite attribuer un niveau de risque: bas, moyen, élevé ou très élevé. « Pour chacun, nous proposons un rythme et une stratégie de suivi spécifique », poursuit Dr Burrion. Un risque bas signifie qu’aucun examen spécifique ne devra être effectué, un moyen donnera lieu à un examen tous les deux ans, un élevé à un tous les ans et un très élevé à deux examens par an.
Pour l’étude, 85.000 femmes âgées de 40 à 70 ans sont recherchées. En Belgique, un objectif de 10.000 volontaires est poursuivi. Le recrutement débutera en janvier prochain. Si l’étude, qui devrait durer sept ans, s’avère concluante, le but sera d’actualiser les recommandations européennes en matière de cancer du sein, indique Dr Burrion. L’étude est d’ailleurs financée par l’Union européenne à hauteur de 12 millions d’euros, dont environ 660.000 euros pour la Belgique.