Il n’existe pas de traitement préventif contre l’herpès labial mais certaines méthodes permettent de limiter les poussées de boutons de fièvre ou de réduire le temps nécessaire à la cicatrisation.
Un léger picotement et déjà le désespoir. D’ici quelques heures, la protubérance tant redoutée viendra bomber la lèvre. Sur le coin gauche, le droit ou juste au milieu, avec un effet bec de canard des plus ravissants. L’herpès labial, communément désigné sous le terme de bouton de fièvre, touche entre dix et 30% de la population belge. L’affection est causée par le virus herpès simplex de type 1 (HSV-1), qui provoque des «bouquets» (merci pour le cadeau) de vésicules disgracieuses et parfois douloureuses.
Dans les jours qui suivent, ces bouquets vont s’assécher et former des croûtes qui mettront plusieurs jours à disparaître. Généralement bénins, les boutons de fièvre ne donnent lieu à des complications que chez les personnes dont l’immunité est affaiblie par une maladie ou par un traitement, ou chez les nourrissons chez qui l’herpès peut (dans de rares cas) provoquer une inflammation du cerveau, appelée encéphalite herpétique.
Le virus herpès simplex vit à l’intérieur des cellules nerveuses et alterne entre périodes d’inactivité et d’activité, souligne l’OMS. Certains facteurs peuvent déclencher cette activité: une maladie ou de la fièvre, l’exposition au soleil, les menstruations, un traumatisme, un stress émotionnel, une opération chirurgicale, une infection ou un traitement qui affaiblit le système immunitaire.
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Comment expliquer que certaines personnes ont la chance de ne pas être sujettes aux boutons de fièvre tandis que d’autres ne cessent de bourgeonner?
La plupart des adultes (entre 60 et 80%) sont porteurs du HSV-1 mais ne le développent pas. Ils peuvent toutefois le transmettre à leur insu. La transmission du virus HSV-1 se fait par contact direct par voie orale avec une personne infectée. Le virus peut également provoquer un herpès génital, mais ces cas sont rares. Il existe un autre type d’herpès, de type 2 (HSV-2) qui, lui, se transmet par contact sexuel et provoque également l’herpès génital. Enfin, l’herpès oral est plus fréquent chez les femmes (53,6%) que chez les hommes (46,4%).
Le virus peut donc être présent dans l’organisme bien avant que les premiers boutons ne surgissent. La première infection peut d’ailleurs passer inaperçue ou se manifester sous d’autres formes, un aphte par exemple. Présent dans les cellules nerveuses, il peut rester dormant jusqu’à ce qu’un facteur déclencheur le réactive.
A ce jour, aucun médicament ne permet d’éradiquer le virus responsable des boutons de fièvre. Toutefois, il existe plusieurs méthodes permettant de prévenir ou de limiter l’éruption de boutons de fièvre, ou de favoriser leur cicatrisation.
1. Les antiviraux
Deux traitements antimicrobiens permettent de limiter les risques de récidive et de gagner, en moyenne, un jour de guérison: l’application sur la zone affectée d’une crème antivirale (aciclovir, commercialisée sous les noms de Zovirax, Activir ou Aciclovir) et la prise de cachets par voie orale (valaciclovir, également indiqué dans le traitement du zona). Le traitement oral donne généralement de meilleurs résultats que le traitement local. Mais dans un cas comme dans l’autre, il doit débuter dès les premiers picotements. Malheureusement, la prise de ces antiviraux n’empêchera pas les récidives.
Dans certains cas, un traitement préventif pourra être envisagé. Si le facteur déclencheur est identifié, une forte exposition aux rayons UV par exemple, la prise d’antiviraux avant la période critique permet de diminuer la fréquence ou l’intensité des poussées, ainsi que leur durée.
2. Le froid
Appliquer un glaçon, enveloppé dans un linge propre, pendant plusieurs minutes sur la lèvre permet de soulager la douleur et de réduire l’inflammation. Pour un résultat optimal, il est préférable de répéter l’opération plusieurs fois.
3. Les patchs
Des patchs «anti bouton de fièvre» sont vendus dans le commerce. Ils ont l’avantage de couvrir la blessure, donc d’empêcher qu’elle ne s’infecte et de limiter les risques de contagion. Leur point faible est qu’ils se décollent assez rapidement et que leurs effets sur la cicatrisation sont assez limités.
4. Les huiles essentielles
Plusieurs extraits de plantes sont réputés pour leur pouvoir antiseptique ou cicatrisant: la bergamote, le citron, l’arbre à thé, le cubèbe, l’eucalyptus globuleux, le genévrier, le niaouli, la mélisse, le géranium, la rose, le romarin, le ravintsara, la menthe poivrée, l’eucalyptus ou encore le bois de santal. Les ingrédients actifs individuels de ces huiles essentielles ont montré une efficacité contre les boutons de fièvre. Mais les huiles de niaouli, de ravintsara, de menthe poivrées et d’arbre à thé sont celles qui sont le plus fréquemment conseillées. Les huiles essentielles étant des produits très actifs, leur utilisation doit faire l’objet d’un avis préalable et de conseils de la part du médecin ou du pharmacien.
5. Les remèdes de grand-mère
D’autres remèdes naturels permettraient de favoriser la cicatrisation de l’herpès labial. Des méthodes de grand-mère qui tournent sur le web, qui n’ont pas reçu de validation scientifique mais qui sont a priori sans risque. Généralement, il est question d’appliquer sur les boutons des substances aux propriétés antiseptiques, antivirales, cicatrisantes qui permettent d’assécher la plaie: le citron, le bicarbonate de soude, le miel, l’argile verte, le vinaigre de cidre, et même du dentifrice. La substance doit être appliquée en tamponnant délicatement avec un coton-tige. Un mélange de certains ingrédients peut aussi être réaliser pour obtenir un cataplasme à laisser poser quelques minutes. Comme pour les autres remèdes, il y a peu de chances que le miracle se produise mais la cicatrisation peut être accélérée.