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Au coeur des Cliniques Saint-Luc, Jour 5: 170.000 rouleaux de papier WC

Dans un hôpital, une activité quasi invisible et pourtant ô combien indispensable concerne les achats en tous genres, de l’équipement d’IRM au papier WC. Jean-Michel Bernard, Directeur Administration des patients/achats nous fait découvrir cette activité quelque peu souterraine. L’année passée, Saint-Luc a acheté 19.000.000 de feuilles de papier A4, 3.000.000 de serviettes en papier et 170.000 rouleaux de papier WC.

Saint-Luc – et il n’y a là rien de particulier – procède à trois grandes catégories d’achat : bien sûr, au premier chef, les produits pharmaceutiques au sens large. Dans cet énorme complexe mono-site, cela représente 80 millions d’euros par an. Vient, en deuxième lieu le poste Travaux et rénovation qui pèse 15 millions (poste amené à grossir vu les projets de rénovation à venir) et un troisième pan, le solde, qui représente environ 30 millions d’euros.

Comme chacun sait, la loi oblige les hôpitaux, qui sont largement subsidiés par la collectivité, à recourir aux marchés publics pour des achats conséquents [au-delà de 8.500 euros] afin d’augmenter la publicité et d’obtenir les prix les plus bas possibles eu égard à la qualité exigée. On ne lésine pas sur la sécurité des patients, bien entendu.

Cette législation a obligé les hôpitaux comme Saint-Luc à s’organiser autrement, ce qui fut un défi. « Les commandes importantes doivent en effet être anticipées de manière beaucoup plus importante (six mois à l’avance). Il a fallu avancer toutes les démarches et lancer les marchés publics au premier semestre. » La pression sur les coûts est réelle, ce qui est quand même le but recherché, admet-on. Vu la taille de Saint-Luc, la procédure des marchés publics concerne quasiment tous les achats, le matériel de bureau, les équipements, les réactifs de laboratoires, etc.

Saint-Luc emploie une dizaine de personnes au Service achats, dont trois s’occupent en particulier des marchés publics. « Ils ont été spécialement formés pour ce faire. En collaborations étroites avec les clients internes, ils fixent le cadre et pilotent la procédure. Ensuite, des « acheteurs » s’emploient à répondre à tous les besoins de l’institution dans le respect des accords cadre. Toute cette activité, c’est tout de même 50.000 lignes de commandes/an. »

« Nous sommes invisibles sauf en cas de problème », sourit Jean-Michel Bernard.

On le voit : les procédures d’achat varient dès lors fortement avec la manière dont un médecin ayant une pratique libérale, même en société ou en groupe, se fournit en matériel.

« Pour donner une idée du volume avec quelques chiffres impressionnants », reprend Jean-Michel Bernard, « l’année passée, Saint-Luc a acheté 19.000.000 de feuilles de papier A4, 3.000.000 de serviettes en papier et 170.000 rouleaux de papier WC. Mais l’hôpital achète aussi des jouets (pensons au service de pédiatrie et à la salle pédiatrique des Urgences), des équipements sportifs, du mobilier… de jardin et même des livres rares. Récemment, les achats ont enregistré la commande d’un nettoyage de la barbe de Saint-Nicolas qui vient chaque année à la rencontre des enfants et des adultes de notre institution. »

Le magasin central est-il aussi impressionnant qu’on l’imagine ? Oui et non (voir photo). Car Saint-Luc tente de rationaliser au mieux les stocks pour qu’ils soient en partie décentralisé chez les fournisseurs, dans leurs propres entrepôts. Pour certains marchés, ceux-ci livrent une grande partie du matériel directement aux intéressés disséminés dans l’hôpital. C’est le cas, sans être trivial, du papier WC et des serviettes. Le fournisseur le dispache directement dans les ménages disséminés dans toute l’institution. Idem pour la papeterie, les bics et les crayons qui sont directement déposés dans les différents secrétariats.

Enfin, en matière d’alimentation (pensons aux milliers de repas préparés et servis tant pour le personnel que les patients), « Saint-Luc conclut des marchés public pour 4 années, qu’il s’agisse de pain, de viande, de boissons, de produits laitiers, etc. Bien que les commandes de produits frais se fassent au jour le jour, cela va sans dire. »

Les boutiques privées dans l’hôpital se fournissent elles-mêmes…

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