Les lacs de montagne pourraient désormais séduire aussi en automne et au printemps. © belga image

Nouveaux rythmes scolaires: une aubaine pour le tourisme wallon

Thierry Fiorilli
Thierry Fiorilli Journaliste

Pour le secteur touristique belge et international, la réforme c’est comme si on annonçait aux enfants que, désormais, saint Nicolas, le père Noël et les cloches passent plusieurs fois durant l’année.

Quatre fois deux semaines de congé et des vacances d’été rabotées aux marges, c’est pain bénit pour le secteur touristique. Même si, resitue Frank Bosteels, porte- parole de TUI, «la Flandre représente 70% du marché belge des voyages organisés». N’empêche, «l’impact de la réforme francophone devrait être important: durant les semaines de Toussaint et de carnaval, l’offre était limitée en matière de distance ; quatre à cinq heures de vol maximum, donc l’Egypte, la Turquie, les Canaries… Désormais, Asie, Caraïbes, Antilles et Amérique du Sud sont envisageables, en enlevant une certaine pression sur les périodes de Pâques et de Noël. La haute saison ne cessera plus jamais!» Avec des répercussions sur les tarifs? «Non. La demande sera plus importante mais plus étalée. On ne sera pas obligé de pratiquer des prix élevés, et on négociera avec les hôtels en ce sens.»

De leur côté, «les acteurs de la montagne communiqueront davantage sur les “ailes de saison”, l’automne et le printemps, avec des destinations attrayantes toute l’année, comme Chamonix et les alentours des lacs (Annecy, Léman…)», prédit Dimitri Papageorges, relais de Savoie Mont Blanc en Belgique et de nombreuses destinations alpestres françaises et suisses. Aussi, l’hiver, «la première semaine de janvier sera l’unique où les Belges seront seuls sur les pistes, avec les Néerlandais. De nombreuses stations proposeront donc des offres spécifiques.» Chez Atout France, on a «hâte d’accueillir cette clientèle deux fois plus longtemps! Pour découvrir des régions qu’elle n’aurait peut-être pas pensé visiter en une semaine: Bourgogne, Centre-Val de Loire, Normandie, avec un détour par Lyon ou Rennes.»

Une aubaine pour la Wallonie

Pour la Wallonie, «c’est une vraie opportunité, se réjouit Pierre Coenegrachts, directeur général- adjoint de Visit Wallonia: pour les guides touristiques, des plages de travail allongées durant des périodes d’habitude considérées comme creuses ; pour les attractions, un élargissement de ce qui était déjà quasiment une haute saison (les vacances d’automne) ; pour le tourisme intérieur, un long week-end de plus dans l’année, avec le décalage entre les vacances de Pâques, pour les néerlandophones – la principale clientèle – et celles de printemps pour les francophones ; pour les hôtels et restaurants, la saturation constatée à Pâques évitée.» Quid des campings et villages de vacances? «Peut-être une perte la première semaine de juillet et la dernière d’août, mais compensable en mai, qui, avec l’ Ascension et la Pentecôte, pourrait constituer, à terme, une nouvelle saison à part entière.»

Concernant le personnel, «pas de souci pour les congés néerlandophones: les jobistes sont surtout des étudiants de Flandre. Pour les francophones, hors été, on devra peut-être aller chercher du côté du secondaire.» Une hausse des prix est-elle probable? «A priori non. Mais la haute saison correspond aux congés scolaires. Et s’il y a davantage de hautes saisons, il y a plus de tarifs haute saison…»

Enfin, Westtoer, l’office du tourisme de Flandre-Occidentale, se réjouit de cette «extension de la saison touristique». D’autant que «la côte est devenue une destination des quatre saisons. Le secteur est prêt.»

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