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Dès janvier 2023, certaines voitures ne pourront plus rouler en Wallonie

Mailys Chavagne

Après Bruxelles, c’est au tour de la Wallonie d’interdire la circulation sur son territoire aux voitures les plus polluantes. Quels sont les véhicules impactés par cette mesure et sera-t-elle vraiment efficace? Le point.

L’information aura peut-être échappé à certains, mais la Wallonie prévoit elle aussi de bannir les vieilles voitures de son territoire. Essence, diesel: tous les véhicules sont concernés par cette nouvelle réglementation, décidée il y a trois ans déjà et qui entrera en vigueur dès janvier 2023.

À l’instar de la ville de Bruxelles, qui a instauré une Zone de Basses Émissions (LEZ) dans ses 19 communes, la Wallonie aussi souhaite lutter contre la pollution atmosphérique liée au parc automobile, afin d’améliorer la qualité de l’air et donc la santé publique. Une décision qui a mené à l’adoption d’un nouveau décret basé sur deux principes:

  • l’instauration des zones à basses émissions locales et régionales,
  • mais aussi l’interdiction de circulation des véhicules les plus polluants sur le territoire wallon.

Fin des voitures thermiques dès 2035

Le projet avait été annoncé, il est désormais acté: les constructeurs ne pourront plus vendre de véhicules neufs à moteur thermique dans toute l’Union Européenne à partir de 2035. Une mesure qui concerne tous les véhicules équipés d’un moteur à combustion, y compris les hybrides et hybrides rechargeables. L’objectif? Permettre à l’Europe d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

Quelles voitures seront interdites en Wallonie dès l’année prochaine?

Si la première mesure – qui autorise les communes wallonnes à établir, de manière permanente ou ponctuelle, une zone de basses émissions sur leur territoire – a déjà pris effet en 2020, la seconde ne sera appliquée qu’à partir de janvier 2023.

L’interdiction de circulation se fera alors de manière progressive: les premiers véhicules interdits seront les voitures, tant essence que diesel, dont la première immatriculation a été faite avant 1996. La liste s’allongera au fil des ans, pour finalement aboutir à la suppression totale des voitures thermiques dès 2035 (voir encadré plus haut). Voici les véhicules concernés:

Une mesure vraiment utile? Le bilan à Bruxelles

Mise en place à Bruxelles depuis le 1er janvier 2018, la Zone de Basses Émissions (LEZ) semble porter ses fruits. « On le voit, cette zone contribue clairement à modifier le parc automobile et donc à améliorer la qualité de l’air », explique Pascale Hourman, porte-parole de Bruxelles Environnement.

« En tout cas, les citoyens s’adaptent puisqu’à chaque fois qu’un nouveau jalon est annoncé, le nombre de véhicules qui ne peuvent plus entrer dans la LEZ diminue au cours des mois qui suivent », précise-t-elle. Selon leur dernier monitoring, la part de voitures diesel est ainsi passée sous les 40% en 2022 alors qu’elle était de 62% avant la création de la LEZ. Parmi celles-ci, les véhicules diesel Euro 4, interdits à partir de 2022, ont connu une diminution d’environ 78%.

Au total, environ 160 000 véhicules – soit 33% du parc automobile – pourraient être impactés par la mesure en 2025, selon un rapport de la ville de Bruxelles. « À prendre avec une très grande prudence car on voit avec les données issues des caméras que le nombre de véhicules qui seront concernés en 2025 seront nettement moins nombreux. On tournerait plutôt autour de 60.000 véhicules bruxellois (sur base des images d’août 2022) », nuance Pascale Hourman.

Une modification du parc automobile qui n’est pas sans effet sur la qualité de l’air puisqu’en près de quatre ans, elle a contribué à réduire les émissions d’oxydes d’azote de 21%, de particules fines de 26% et de black carbon de 59%. Et pour cause: les véhicules diesel les plus anciens sont à la base d’une grande partie de ces émissions. En interdisant leur circulation, on réduit le nombre de ces voitures sur le territoire, et donc aussi la présence de cette pollution.

Une punition qui vaut de l’or…

Entre 2018 et 2021, un total de 39.284 amendes pour infractions ont été délivrées à Bruxelles, selon les chiffres de Bruxelles fiscalité. En sachant que la circulation d’un véhicule non autorisé est sanctionnée par une amende de 350 euros, cela a rapporté 13.749.400 euros.

Pour éviter ce cas de figure, certains conducteurs ont préféré faire l’acquisition d’un pass d’une journée, qui leur permet d’avoir accès à la Région de Bruxelles-Capitale même si leur véhicule ne répond pas aux critères d’accès de la Zone de Basses Émissions. Ce pass coûte 35 euros par jour et ne peut être délivré que 24 fois par an et par véhicule. Entre 2018 et 2021, un total de 21.296 pass ont été délivrés à Bruxelles. Cela représente donc une somme de 745.360 euros.

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