Voitures électriques: le problème des recharges sauvages

Michelle Lamensch Journaliste

Une tendance à la recharge sauvage des véhicules électriques s’observe en Wallonie et à Bruxelles. Une pratique illégale qui suscite des discussions en sens divers au Nord et au Sud en matière d’accessibilité, de sécurité et de gestion de l’espace public.

Des particuliers se débrouillent pour faire passer le câble de recharge de leur immeuble à leur voiture éléctrique stationnée devant, sur la voie publique. Que ce câble se situe en suspension, sous une gaine ou à l’air libre, sur le trottoir. Une pratique illégale et diversement appréciée du point de vue de l’accessibilité, de la sécurité et de la gestion de l’espace public.

Quid, en effet, en cas de chute d’un passant ? « En l’absence de réglementation claire », la responsabilité en incombe au bourgmestre, selon le député wallon François Bellot (MR). Pour le ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry (Ecolo), le poseur de câble endosserait la responsabilité civile de l’incident.

Le député bruxellois Marc Loewenstein (Défi) signale que ce système D viole le code de la route et le règlement général de police des dix-neuf communes.

Comment permettre aux occupants d’un logement dépourvu de parking privé de recharger leurs voitures électriques sur la voie publique ?

A Bruxelles, la ministre de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen), reconnaît l’illégalité du procédé mais ajoute : « Il peut y avoir lieu d’accorder des autorisations sous certaines conditions très strictes. » Bruxelles réfléchirait à une prise de position régionale et œuvrerait à un réseau de bornes publiques « qui suit la demande au plus près » et permet d’éviter les recharges sauvages.

Au sud du pays, « la pratique n’est pas explicitement autorisée mais elle n’est pas interdite… », embraye le ministre de la Mobilité, Philippe Henry (Ecolo), qui se dit opposé à un régime d’exception  pour la pose sauvage de câbles. Tout en précisant : « Pour autant que le câble n’entrave pas la circulation des usagers du trottoir ou ne présente pas un risque particulier, rien n’interdit sa pose entre un domicile et une voiture électrique en stationnement. »  

Avec une conclusion qui n’éclaire pas le débat : « La propriété d’un véhicule électrique ne doit en aucun cas être un prétexte à un état de fait qui voudrait que la place devant chez soi soit considérée comme étant sienne. »

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