voiture après 65 ans
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En voiture, Simone! Comment bien choisir son véhicule après 65 ans

À l’heure où l’offre automobile explose, choisir le bon modèle devient un défi de taille pour les seniors. Facilité d’accès, confort, sécurité: les critères à prendre en compte sont nombreux, parfois même contradictoires. Petit tour d’horizon des points clés à considérer avant de se lancer.

Acheter une nouvelle voiture à un âge avancé peut vite devenir un parcours semé d’embûches. Pourtant, les seniors ne sont pas des clients marginaux. D’après les chiffres de la FEBIAC (Fédération belge de l’automobile), ils représentaient plus de 25% des acheteurs de voitures neuves en 2024. Malgré ce poids sur le marché, les constructeurs semblent peu enclins à proposer des modèles pensés spécifiquement pour ce public. «Ils ne développent pas de voitures pour les vieux ou les jeunes. Ce positionnement générationnel n’existe pas vraiment, ce qui peut compliquer la lecture de l’offre », observe Christophe Dubon, porte-parole de la FEBIAC. Dans ce contexte, il devient crucial de bien identifier les critères qui rendent un véhicule réellement adapté aux besoins des conducteurs âgés.

Avec l’âge, la mobilité se fait parfois plus difficile et la facilité avec laquelle il est possible de monter et descendre un véhicule devient un critère important. «Une voiture trop basse va rapidement provoquer des douleurs dorsales et peut devenir inaccessible pour certaines personnes âgées. L’idéal est un modèle un peu surélevé, mais sans aller jusqu’au 4×4 qui oblige à grimper d’un pas trop haut», explique Mark Tant, du centre CARA, spécialisé dans l’aptitude à la conduite. Au-delà de la facilité d’accès, une assise plus haute offre une meilleure visibilité sur la route et sur les environs, tout en procurant souvent un sentiment accru de sécurité. Pour Olivier Duquesne, journaliste automobile indépendant, les SUV compacts constituent une bonne option: «Ils combinent confort d’accès et gabarit raisonnable, sans tomber dans l’excès de volume». Un format qui séduit: selon les données de la FEBIAC, six seniors sur dix optent aujourd’hui pour un petit SUV, une proportion légèrement supérieure à la moyenne nationale.

Au-delà de l’accessibilité, le confort une fois installé dans l’habitacle joue un rôle déterminant, surtout lors de trajets un peu plus longs. «Les options sont de plus en plus nombreuses pour améliorer le confort: siège massant, réglage de la fermeté de l’assise, ou encore petits coussins lombaires pour soutenir le bas du dos», détaille Olivier Duquesne. Des équipements utiles, certes, mais dont il ne faut pas oublier les fondamentaux, insiste Mark Tant: « Une position bien droite et pas trop basse, reste l’essentiel. »

«Le tout à l’écran ne convainc pas complètement. On voit de plus en plus de marques réintroduire une ligne de boutons physiques, notamment pour régler la climatisation ou le volume audio »

L’un des grands défis pour les seniors à la recherche d’un nouveau véhicule repose dans la facilité d’utilisation. Face à la multiplication des écrans tactiles, la prise en main peut vite devenir compliquée pour celles et ceux qui ne sont pas familiers avec ces technologies. Mais les constructeurs commencent à faire machine arrière. «Le tout à l’écran ne convainc pas complètement. On voit de plus en plus de marques réintroduire une ligne de boutons physiques, notamment pour régler la climatisation ou le volume audio », confirme Christophe Dubon (Febiac).

Au-delà des écrans, les voitures modernes regorgent de nouvelles technologies: régulateur de vitesse, reconnaissance des panneaux ou encore aide au maintien au centre de la route. Si ces outils peuvent améliorer la conduite, ils ne sont pas toujours compris –ni appréciés– par les conducteurs plus âgés. Sur ce point, la FEBIAC insiste: il est essentiel de tester ces fonctions en showroom et de poser toutes les questions nécessaires. «Il ne faut surtout pas hésiter à demander au vendeur d’activer ou de désactiver certaines options», recommande Christophe Dubon. Un conseil partagé par Olivier Duquesne: «Beaucoup d’options sont activées par défaut. Si on ne les comprend pas, la voiture va émettre des sons et des alertes dans tous les sens, ce qui peut vite devenir anxiogène».

Mark Tant, de l’institut CARA, ajoute que ces technologies peuvent être de véritables aides, quel que soit l’âge du conducteur. «L’assistance au stationnement ou le régulateur de vitesse sont des soutiens utiles. Mais il ne faut pas que ces innovations déstabilisent les conducteurs.» Un exemple concret: la boîte automatique. Elle facilite la conduite, mais peut perturber ceux qui ont toujours roulé en boîte manuelle. «Si le changement génère trop d’inconfort, mieux vaut parfois rester sur ce qu’on connaît.» Et de rappeler un principe essentiel: les aides à la conduite ne doivent jamais devenir indispensables. «Si elles deviennent nécessaires pour pouvoir rouler, alors c’est qu’il y a un vrai souci d’aptitude à la conduite», conclut Mark Tant.

Un modèle basique, hybride … ou d’occasion?

Parmi tous les critères évoqués, certains modèles semblent sortir du lot. «Presque chaque marque propose aujourd’hui un SUV compact d’entrée de gamme. C’est l’idéal pour les conducteurs plus âgés: ces modèles offrent une bonne accessibilité, sans être surchargés de technologies. Sauf envie particulière, nul besoin d’aller vers les véhicules les plus sophistiqués qui vont être chargés d’options», souligne le journaliste Olivier Duquesne.

Côté motorisation, l’essence reste la valeur sûre pour une majorité de seniors, selon les chiffres de la FEBIAC. Mais l’électrique commence à faire son chemin, y compris auprès de ce public. Pour ceux qui souhaitent réduire leur impact environnemental sans devoir installer une borne à domicile, l’option hybride auto-rechargeable s’impose comme un bon compromis. «Ces modèles polluent moins que les moteurs à essence traditionnels, tout en évitant les contraintes de recharge », explique la FEBIAC. Le choix dépend toutefois du profil de l’usager. « Une personne qui roule peu et sur de courtes distances peut tout à fait envisager un modèle électrique, tandis que les plus gros rouleurs auront intérêt à rester sur une solution plus souple», précise Olivier Duquesne.

Les trois experts tombent d’accord sur un point: rien ne vaut un essai. Se rendre en showroom, s’installer au volant, tester l’ergonomie, les réglages et les options… autant de gestes essentiels pour vérifier si le modèle correspond réellement aux attentes. Si malgré tout, aucun véhicule neuf ne convient, le marché de l’occasion reste une alternative riche en bons modèles, souvent plus simples d’utilisation et bien plus familiers.

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