Valdis Dombrovskis

L’Union européenne ouvre la voie au niveau mondial en utilisant la finance durable pour lutter contre le changement climatique

Valdis Dombrovskis Vice-président de la Commission européenne

Cette année, des millions de jeunes à travers le monde se sont unis dans un mouvement international contre le changement climatique. Exigeant des actions plutôt que des mots, ils ont manifesté pour que l’on sauve la planète avant qu’il ne soit trop tard.

Le changement climatique s’est également inscrit comme un thème central des récentes élections européennes.

La jeune génération a raison de dénoncer une situation à la traîne, même si l’Union européenne s’est résolument engagée à atteindre ses objectifs climatiques. Nous avons franchi une étape supplémentaire: la Commission européenne a proposé de passer à une économie neutre pour le climat d’ici 2050, avec pour ambition que l’Europe devienne la première grande économie mondiale à atteindre ce statut.

Les mots sont faciles, mais on ne saurait sous-estimer les implications et l’ampleur d’une telle transformation.

Celle-ci nécessite une vaste restructuration et des mutations industrielles dans tous les pays de l’Union, dans leur société et dans leur économie. Elle ne peut se produire du jour au lendemain, et certainement pas gratuitement.

La réduction des émissions exigera partout des investissements massifs. Il nous faudra soutenir le développement de technologies à émissions de carbone faibles ou nulles, telles que l’électromobilité, l’énergie solaire et l’énergie éolienne, pour n’en citer que quelques-unes. L’augmentation de l’efficacité énergétique dans le domaine du logement est un autre exemple de progrès requis.

Les bâtiments constituent le plus grand consommateur d’énergie de l’UE tandis que quelque 35 % d’entre eux ont plus de 50 ans et que près de 75 % du parc immobilier est inefficace sur le plan énergétique. Mais bien sûr, le problème ne s’arrête pas au logement.

L’industrie européenne doit déjà respecter des objectifs environnementaux contraignants, tels que les limites d’émissions pour les véhicules, la part des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.

Cela requiert des investissements importants, mais il en faudra encore davantage pour que l’Europe atteigne ses objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et parvienne à la neutralité climatique. Entre 175 et 290 milliards d’euros d’investissements supplémentaires seront nécessaires chaque année au cours des prochaines décennies.

Pour soutenir cet effort, au moins 25 % des dépenses de l’UE prévues dans le prochain budget septennal commençant en 2021 appuieront l’action pour le climat. Mais cela ne sera pas encore suffisant: nous devrons faire appel au secteur privé pour aider à attirer des capitaux vers des activités économiques qui atténuent le changement climatique, y compris des investissements verts transfrontaliers.

Dans l’Union européenne, nous pouvons nous appuyer sur les banques, les gestionnaires d’actifs, les investisseurs institutionnels, les sociétés et les marchés des capitaux pour promouvoir une utilisation accrue et meilleure de la finance durable.

Cela répond à une demande très claire du public en faveur d’investissements respectueux du climat. Pour de nombreuses personnes, il est devenu inacceptable d’investir dans des entreprises qui polluent ou ne versent pas des salaires équitables à leurs travailleurs.

Mais comment s’assurer que le compte d’épargne de votre enfant oeuvre pour le bien de la planète?

Premièrement, nous devons définir précisément ce que l’on entend par « vert ». Si l’on fixe un vocabulaire à l’échelle de l’UE pour ce qui a trait à la finance durable, les consommateurs et les investisseurs pourront plus facilement repérer les activités qui sont durables sur le plan environnemental.

Notre proposition de système de classification UE — « taxinomie », comme nous l’appelons — est une étape essentielle pour attirer davantage d’investissements vers des projets verts et durables. Nous devons parvenir à un accord politique entre les pays de l’UE d’ici la fin du mois d’octobre.

L’UE a récemment adopté deux textes législatifs qui devraient inciter les citoyens à investir dans des produits financiers verts.

Des règles plus strictes en matière de divulgation des facteurs de durabilité aux investisseurs finaux aideront les citoyens à investir en connaissance de cause dans les produits financiers.

Deux nouvelles catégories d’indices de référence de l’UE en matière climatique– des labels volontaires — donneront davantage d’informations sur l’empreinte carbone des portefeuilles d’investissement: la première catégorie concernera la transition climatique et l’autre permettra de se constituer un portefeuille aligné sur les objectifs de température de l’accord de Paris.

Notre stratégie en matière de finance durable consiste notamment à mettre en place une norme européenne en matière d’obligations vertes, à accroître la transparence des entreprises en matière de communication d’informations relatives au climat et à étendre aux produits financiers l’utilisation du label écologique de l’UE.

Nous devons agir rapidement. Comme l’a dit la jeune militante pour le climat Greta Thunberg: « Il n’y a tout simplement pas assez de temps pour attendre que nous grandissions et devenions les décideurs. »

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