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Les tempêtes extrêmes pourraient tripler d’ici la fin du siècle

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Selon des chercheurs, le changement climatique va entrainer une augmentation substantielle des précipitations à grande échelle en Europe et en Amérique du Nord.

Des scientifiques britanniques se sont penchés sur le phénomène des cyclones extratropicaux et son lien avec le réchauffement de la planète. Ces tempêtes, d’une extrême violence et souvent meurtrières, se forment entre la ligne des tropiques et le cercle polaire. Elles sont provoquées par deux masses d’air de températures très différentes. Des épisodes jusqu’à présent exceptionnels, mais qui pourraient devenir beaucoup plus communs si rien n’est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Des prévisions compliquées

On s’attend ainsi à ce que les climats plus chauds engendrent des précipitations extrêmes plus fréquentes et plus intenses. Comment savoir dès lors où ces tempêtes vont se produire ? C’est une tâche délicate. Jusqu’à présent, les chercheurs maitrisent la « relation Clausius-Clapeyron ». Selon cette règle, « une teneur plus élevée de vapeur d’eau dans l’atmosphère, issues de températures plus chaudes, provoque des évènements plus chargés en énergie, et donc plus intenses », explique Sciences et Avenir. Mais il existe de nombreux processus concurrents qui déterminent les trajectoires des tempêtes.

Les équipes des universités d’Exeter et de Reading, qui ont publié leurs résultats dans la revue Environmental Research Letters, ont utilisé un algorithme afin de modéliser et identifier les tempêtes, et ainsi pouvoir attribuer les précipitations à des évènements individuels. Ils ont ensuite comparé le nombre et l’intensité des cyclones dans les simulations actuelles et futures du changement climatique. Matt Hawcroft, meneur de l’étude, et ses collègues ont constaté une forte augmentation de la fréquence des cyclones extratropicaux extrêmes d’ici la fin du siècle si le changement climatique n’est pas ralenti. Ces tempêtes extrêmement violentes, accompagnées de précipitations aussi intenses, pourraient tripler.

Le pire scénario envisagé

« De tels changements dans le comportement des cyclones extratropicaux peuvent avoir des impacts majeurs sur la société, étant donné que les cyclones extratropicaux sont responsables de nombreuses inondations à grande échelle, ainsi que des pertes économiques importantes dans ces régions », dit l’étude.

Mais l’heure n’est pas au pessimisme pour autant. En effet, les scientifiques ont utilisé le « pire scénario possible » des conséquences du réchauffement climatique. L’Europe et l’Amérique du Nord doivent néanmoins se préparer à ce type d’évènements extrêmes. C’est surtout la violence des dépressions qui devrait augmenter, engendrant des inondations plus importantes. L’analyse suggère que les décideurs politiques pourraient avoir besoin de développer de nouvelles stratégies « pour tenir compte de la fréquence et de l’intensité changeante de ces évènements », conclut Matt Hawcroft.

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