Accord de l’ONU sur la haute mer: « Un moment historique pour nos océans »

Les Etats membres de l’ONU se sont enfin mis d’accord samedi sur le premier traité international de protection de la haute mer, destiné à contrecarrer les menaces qui pèsent sur des écosystèmes vitaux pour l’humanité.

« Le navire a atteint le rivage », a déclaré la présidente de la conférence Rena Lee.
Après plus de 15 ans de discussions, dont quatre années de négociations formelles, la troisième « dernière » session à New York a finalement été la bonne, ou presque.

Les délégués ont finalisé le texte au contenu désormais gelé sur le fond, mais il sera formellement adopté à une date ultérieure après avoir été passé au crible par les services juridiques et traduit pour être disponible dans les six langues officielles de l’ONU.

Malgré tout, « c’est une étape majeure », a commenté avant l’accord Veronica Frank, de Greenpeace, soulignant qu’il faudrait toutefois prendre garde à ce que ce processus ne soit pas « une porte dérobée pour rouvrir des questions ».

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

« Un moment historique pour nos océans »

L’accord trouvé à l’ONU sur le premier traité international de protection de la haute mer est « un moment historique pour nos océans », a salué dimanche le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevicius, se disant « très fier » de ce résultat.

« Nous franchissons une étape cruciale pour préserver la vie marine et la biodiversité qui sont essentielles pour nous et pour les générations à venir », a indiqué le responsable européen dans une déclaration transmise à l’AFP. 

« Ce jour marque l’aboutissement de plus d’une décennie de travaux préparatoires et de négociations internationales dans lesquelles l’UE a joué un rôle clé », a-t-il souligné.

« C’est aussi (…) un atout majeur pour mettre en œuvre l’objectif que nous nous sommes fixé lors de la COP15, à savoir protéger 30% des océans« , a ajouté le commissaire européen, chargé des Océans et de la Pêche. 

« Le traité est, pour l’océan, ce que l’accord de Paris de 2015 est au climat »

Vincent Van Quickenborne (Open VLD).

La Belgique, qui fait partie du groupe de pays se définissant comme « Blue Leaders« , est prête à héberger le secrétariat de ce futur traité, a souligné dimanche le ministre de la mer du Nord Vincent Van Quickenborne (Open VLD).

L’accord arraché samedi est « une étape cruciale pour tous ceux qui se préoccupent des océans« , note le ministre dimanche. « Le traité est, pour l’océan, ce que l’accord de Paris de 2015 est au climat ». Comme l’accord de Paris, le futur traité sur la haute mer donnera lieu à des COP, pour « Conférence des Parties ». Le ministre assure que la Belgique pèsera autant que possible en faveur de la création rapide de la première zone protégée en haute mer.

Créer des aires marines protégées dans les eaux internationales

La haute mer commence où s’arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n’est donc sous la juridiction d’aucun Etat.

Le nouveau traité, quand il entrera en vigueur après avoir été formellement adopté, signé puis ratifié par suffisamment de pays, permettra de créer des aires marines protégées dans ces eaux internationales.
Environ 1% seulement de la haute mer fait l’objet de mesures de conservations, et cet outil emblématique est jugé indispensable pour espérer protéger d’ici 2030 30% des terres et des océans de la planète, comme s’y sont engagés l’ensemble des gouvernements de la planète en décembre.

Contenu partenaire