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Les abeilles victimes d’un pesticide qui les déboussolent

Une étude française, publiée dans la revue Science, révèle que le thiametoxam, présent dans le pesticide Cruiser OSR, dérègle le système de géolocalisation des abeilles et provoque leur mort.

Le Cruiser OSR est fabriqué par Syngenta, un groupe suisse. À la fois fongicide et insecticide, ce produit recouvre les semis de colza les protéger des fontes, du mildiou et des pucerons.

Selon l’Organisation des Nations unies, la mortalité des abeilles augmente dans certaines régions, ce qui a de lourdes conséquences sur la pollinisation des plantes, rapporte France Soir.

Les chercheurs Mickaël Henry (Inra) et Axel Decourtye (Acta), auteurs de l’étude publiée dans Science, ont marqué 653 abeilles en collant sur leur thorax une puce à radio-identification permettant de suivre leurs déplacements. Ils ont ensuite donné à certaines d’entre elles une dose de thiamethoxam (famille des néonicotinoïdes) et constaté qu’elles avaient du mal à retrouver leur ruche – le pesticide interférant avec leur système cérébral de géolocalisation – ce qui a entraîné la mort d’un grand nombre d’entre elles.

Paris a par ailleurs saisi de cette étude la Commission européenne et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Aesa), leur demandant « d’en tirer toutes les conséquences pour l’évaluation européenne du thiametoxam ».

Une interdiction en France ?

En France, le ministère de l’Agriculture a annoncé qu’il envisageait d’interdire le pesticide Cruiser OSR, à la suite de la publication de cette étude.

Le ministère a souligné attendre un avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur cette étude d’ici fin mai, « avant la nouvelle campagne de semences en juillet », selon un responsable. « Si ces nouvelles données étaient confirmées, l’autorisation de mise sur le marché » du Cruiser OSR, utilisé sur le colza, « serait retirée », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Le ministère a demandé à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et à l’Association de coordination technique agricole (Acta) « d’accélérer les recherches en plein champ » pour évaluer si les résultats de leur expérimentation « se retrouvent en condition réelle ».

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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