L'opération En mai, tonte à l'arrêt propose de mettre en oeuvre les principes de la gestion différenciée pendant un mois, dans une partie de son jardin. © adalia 2.0

Lancement de l’opération « En mai, tonte à l’arrêt », édition 3 : inscrivez votre jardin dès aujourd’hui

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

Le Vif lance la troisième édition de son opération «En mai, tonte à l’arrêt». Parce que la biodiversité a urgemment besoin de place, y compris dans nos jardins.

C’est une action bien plus vertueuse qu’il n’y paraît. Cesser de tondre intempestivement son jardin. Pas la totalité, juste une zone au choix, que l’on ne foule presque jamais. Pas nécessairement toute l’année, mais au moins pendant un mois, si précieux pour les pollinisateurs. Histoire de questionner, dans un premier temps, les a priori ou les craintes quant à un jardin prétendument désordonné. Puis de (re)découvrir les bienfaits d’une faune et d’une flore indigènes que l’on croyait inévitablement intrusive. L’opération En mai, tonte à l’arrêt, que Le Vif relance le 20 avril en partenariat avec la faculté Gembloux Agrio-Bio Tech (ULiège) et l’asbl Adalia 2.0, est une invitation à lâcher prise. Tout en apportant un brin d’herbe à l’édifice de la lutte contre l’effondrement de la biodiversité.

Vu la fragmentation des habitats naturels, les jardins peuvent constituer autant de points-relais pour la biodiversité, concourant à la création d’un indispensable maillage écologique.

Car celle-ci ne se joue pas seulement ailleurs: le déclin des espèces en tout genre ne se limite pas aux affres de la lointaine déforestation, de la surpêche ou de l’agriculture intensive. Il s’observe aussi au plus près de nous, dans les effectifs de populations d’oiseaux, d’insectes, d’abeilles, de fleurs et de tant d’autres maillons qui, conjointement, assurent aussi la base de notre sécurité alimentaire. Même à l’échelle d’un petit pays comme la Belgique, la restauration de la biodiversité ne pourra s’opérer uniquement dans les réserves naturelles que l’on parcourt un jour de balade ou sur les surfaces agricoles. Vu la fragmentation des habitats naturels, les jardins peuvent constituer autant de points-relais, concourant à la création d’un indispensable maillage écologique.

© National

Plus de 1 400 jardins en 2022

Dès le 20 avril, Le Vif invite chaque citoyen ou entreprise disposant d’un jardin à s’inscrire sur le site enmaitontealarret.be, de même que les communes, en tant que gestionnaires d’innombrables espaces verts. Via leur profil qui sera constitué (ou renouvelé) pour l’occasion sur la plateforme BioPlanner, les participants pourront alors identifier les espèces observées sur leur zone de non-tonte pendant tout le mois de mai, avant de procéder à un comptage final des fleurs sur un mètre carré. Celui-ci permettra d’estimer l’indice nectar de leur aide aux pollinisateurs. Et, par la même occasion, d’étoffer la connaissance scientifique sur l’état de la biodiversité dans les pelouses domestiques. Le 8 juin, Le Vif dressera le bilan complet de l’opération. L’année dernière, plus de 1 400 jardins y avaient pris part, pour une superficie cumulée des zones de non-tonte de 48,5 hectares et un gain estimé de 36 kilos de nectar.

Tout au long de la campagne, et comme lors des deux précédentes éditions, une série de fiches en ligne accompagneront les participants dans leur effort pour un jardin plus écologique. Dont l’intérêt pour la biodiversité, mais aussi pour la résilience de la pelouse face à la sécheresse, le stockage naturel du CO2 ou encore la qualité du sol, n’est plus à démontrer.

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