Les jeunes activistes pour le climat, Anuna De Wever, Josefien Hoerée et Adelaide Charlier le 20 janiver 2020 à Dunkerque

La Belgique, mauvaise élève de la cause climatique selon les jeunes militants

Le Vif

Les jeunes militants pour le climat ont accordé jeudi un 4 sur 10 à la Belgique pour sa politique en la matière. A la veille du Conseil européen sur le plan de relance pour soutenir l’économie après la crise du coronavirus, ils ont interpellé leurs dirigeants pour qu’ils placent le Green Deal au coeur de la reprise, en leur attribuant une note au passage.

Les jeunes militants s’appuient sur la note du « Climate change performance index », de 4,5/10, encore rabotée: la Belgique est en effet l’un des neuf pays membres de l’Union européenne, et le seul parmi les fondateurs, à ne pas avoir signé l’appel des ministres de l’Environnement pour maintenir les ambitions climatiques malgré la crise. « Un échec », a souligné Adelaïde Charlier, représentante de Youth for Climate en Belgique, lors d’un direct sur les réseaux sociaux. « Nous sommes aussi classés 20e sur 27. La Belgique, en tant que pays fondateur, doit pouvoir suivre le chemin que prend l’Union », insiste la militante.

Dans le détail, la Belgique écope d’un 3 sur 10 en énergies renouvelables, d’un 4 en politique climatique, d’un 4+ pour sa consommation énergétique et d’un 6- pour ses émissions de gaz à effet de serre.

Les militants invitent les décideurs européens à adopter des objectifs plus ambitieux pour 2030, en s’engageant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% et même 65%, contre 40% actuellement.

Ils prônent également une reprise économique fondée sur le Green Deal, le plan de la Commission pour une Europe plus durable.

Youth For Climate et Grands Parents pour le Climat ont projeté jeudi soir le message « For our future, cure the climate now » (« Pour notre avenir, soignez le climat dès maintenant ») sur le bâtiment du Conseil européen. « Le retour à la vie d’avant est un retour à la crise climatique », plaident les activistes. Parmi leurs revendications, ils souhaitent que les presque 2.000 milliards d’euros qui vont être mis à disposition des Etats membres par la Commission et la Banque centrale européenne soient assortis de conditionnalité écologique. « Pour nous, tous les bénéficiaires de ces aides, qu’ils soient publics ou privés, doivent s’engager pleinement à respecter l’accord de Paris (faire en sorte de limiter le réchauffement à 1,5°) ainsi que les autres objectifs environnementaux », estime Adelaïde Charlier.

Les militants demandent aussi la fin des subsides aux énergies fossiles et, à la place, la promotion des sources alternatives d’énergie et une transormation « fondamentale » de la Politique agricole commune, qui représente 35% du budget européen. « Elle doit devenir un levier pour fournir une alimentation de qualité mais aussi pour la lutte contre le dérèglement climatique, pour le respect de la biodiversité et pour la création d’emplois durables », insistent-ils.

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