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Fuite de gaz Total : quels risques pour l’environnement ?

La fuite de gaz sur une plateforme Total en mer du Nord inquiète les écologistes. Si les risques à court terme semblent limités, les organisations écologistes craignent déjà la durée des travaux.

Va-t-on vers une nouvelle catastrophe écologique ? Total fait face depuis dimanche au plus gros incident en mer du Nord depuis au moins dix ans. Une fuite de gaz est survenue sur la plateforme d’Elgin, à environ 240 kilomètres des côtes anglaises. Un épais nuage de gaz hautement inflammable entoure la plateforme, rendant le travail de réparation extrêmement difficile.

Pour colmater au plus vite la brèche, un plan d’urgence a été mis en place et des équipes ont été dépêchées sur place. L’objectif : éviter que cet accident ne se transforme en catastrophe environnementale.

Pas de risque immédiat

Pour l’heure, le groupe se veut rassurant: dans un communiqué paru ce mercredi, il affirme qu' »il n’y pas d’impact significatif sur l’environnement ». Sandrine Bélier, députée européenne écologiste, a également admis qu’à ce stade, l’impact sur l’environnement était « minime ».

Mais les organisations écologistes s’inquiètent déjà de la durée des travaux. Six mois seraient en effet nécessaires pour colmater la brèche. Or, « le gaz qui s’échappe est du méthane, un gaz à effets de serre qui réchauffe l’atmosphère. Pour l’instant, 23 tonnes de gaz se sont échappées de la plate-forme en 48 heures. Dans six mois, cela pourrait atteindre 800 000 tonnes » explique Anne Valette, porte-parole de Greenpeace. A terme, l’organisme craint des conséquences néfastes sur le climat, et remet en cause les déclarations de Total: « le groupe doit encore prouver que ce n’est pas dangereux pour la faune et la flore locale », précise la porte-parole.

Mais l’organisation se veut cependant optimiste : contrairement à l’explosion de la plateforme dans le Golfe du Mexique en 2010, aucune marée noire n’est à craindre puisque le puits n’exploite pas de pétrole.

Révision de la sécurité sur les plateformes pétrolières

Mais si les risques sont pour l’instant limités, les écologistes tirent la sonnette d’alarme. Selon Anne Valette, cet accident montre que « malgré les mesures de sécurité qui existent, le risque zéro n’existe pas ». De nombreuses voix s’élèvent depuis ce week-end pour que l’Union Européenne soit plus exigeante en matière de sécurité des plateformes pétrolières. « Ce nouvel accident conforte la position des écologistes à vouloir faire adopter un cadre réglementaire européen plus sévère pour ces activités à haut risque », a affirmé Sandrine Bélier, députée européenne EELV.
Une piste envisageable serait de construire systématiquement un puits de secours. Une solution « coûteuse », selon Anne Valette, mais qui pourrait diminuer le nombre d’accidents. Selon le Guardian, 100 fuites de gaz ont lieu chaque année sur les plateformes situées en mer du Nord.

Léonore Guillaume, L’Express.fr

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