Faut-il massacrer les chats sauvages pour stopper l’extinction d’espèces en voie de disparition?

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Les scientifiques réclament une éradication généralisée des chats et des chiens sauvages, des porcs, des chèvres, des rats et des souris afin de préserver les espèces en voie de disparition dont ils sont la proie, rapporte la BBC.

En effet, leur éradication sur plus de 100 îles recensées pourrait sauver certains des animaux les plus rares sur Terre, a déclaré une équipe internationale.

Ces îles ont connu 75% d’extinctions connues d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles au cours des 500 dernières années. Bon nombre des pertes sont causées par des animaux introduits par les humains. Pas naturellement présents sur les îles, ils menacent aujourd’hui la faune indigène.

« Eradiquer les mammifères envahissants des îles serait un moyen effice d’éliminer une menace essentielle pour les espèces insulaires, de prévenir les extinctions et de préserver la biodiversité », a déclaré le Dr Nick Holmes, du groupe Island Conservation.

L’étude, publiée dans PLOS ONE, a identifié 107 îles où les projets d’éradication pourraient bénéficier à 9,4% des espèces insulaires menacées de la planète.

Les chats ne manqueront pas, disent les chercheurs. Cependant, les espèces qu’ils menacent ne sont souvent présentent que sur des îles où toute la population risque de disparaître.

Stuart Butchart, responsable scientifique de Birdlife International, a déclaré qu’une telle intervention pourrait sauver « des espèces extraordinaires qui ont évolué de manière isolée et ne se trouvent que sur ces îles isolées ».

Des abattages massifs ont déjà eu lieu sur certaines îles. Le plus grand projet d’éradication de rongeurs au monde a récemment été couronné de succès. Le territoire britannique de la Géorgie du Sud étant devenu exempt de rats pour la première fois en plus de 200 ans.

Parmi les îles identifiées dans la nouvelle étude, 20 appartiennent aux territoires d’outre-mer du Royaume-Uni.

Gough Island fait partie de Tristan da Cunha dans l’Atlantique Sud. Il est prévu d’y éradiquer des souris qui mangent des poussins d’oiseaux de mer, afin de préserver l’extinction du bélier de Tristan albatros et de Gough.

Sur l’île Henderson, dans le Pacifique, un projet d’éradication de rats pourrait sauver le pétrel de Henderson, une espèce en voie de disparition.

« Cette étude montre à quel point il est important d’éliminer les mammifères invasifs des îles pour éviter de nouvelles extinctions », a déclaré Jonathan Hall, responsable des territoires d’outre-mer du Royaume-Uni à la RSPB.

« Ce qu’il faut maintenant, c’est la volonté politique et les fonds nécessaires pour mener à bien ce travail si nécessaire et redonner à ces îles toute leur splendeur passée. »

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