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Contre le chaos climatique, 150 personnalités en appellent à un Plan Finance-Climat à l’échelle de l’Europe,

Plus de 150 personnalités, des mondes politique, scientifique, économique et autres, ont signé un « appel européen » pour un « pacte Finance-Climat » à l’échelle de l’Europe, qui est publié samedi dans différents journaux, dont Le Soir en Belgique mais aussi Le Monde en France.

« Pour éviter la double peine (une nouvelle crise financière et le chaos climatique), il est urgent de dégonfler la spéculation et de donner de nouveaux moyens à la lutte contre le réchauffement climatique »: tel est le coeur du message véhiculé, qui appelle à dépasser les clivages nationaux pour orchestrer une action européenne ambitieuse.

Le document « redit l’urgence », face à la crise climatique qui s’aggrave et aux risques de nouvelle crise financière mondiale, à la veille d’un sommet mondial sur le climat qui réunira des dizaines de chefs d’Etat à Paris le 12 décembre, observe Le Soir. Les signataires, parmi lesquels une poignée de Belges, proposent aussi des solutions, martelant qu' »à moyen terme, c’est la Paix mondiale qui est en jeu ». Le but affiché: que l’Europe fasse « la preuve ‘grandeur nature’ qu’il est possible de diviser par 4 ses émissions de gaz à effet de serre (« d’ici à 2015 au plus tard ») tout en créant massivement des emplois ». « Investir massivement dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables pourrait conduire (…) à plus de 6 millions d’emplois pour toute l’Europe », plaide l’appel, assurant que « nul ne peut douter de la rentabilité à moyen terme du chantier », notamment au vu des dégâts et décès causés par les évènements climatiques extrêmes qui se multiplient.

Comment financer l’amorce de ce chantier? « En même temps qu’une taxe sur les transactions financières et une taxe sur le CO 2, deux leviers doivent être utilisés au plus vite », développe le texte. D’abord, la création monétaire doit alimenter l’économie réelle et financer les économies d’énergie et le développement d’énergies renouvelables, pointent les signataires, qui soulignent qu’une part du problème est que l’essentiel des liquidités alimente, actuellement, la spéculation. Ensuite, une « Contribution Climat de 5 % » doit être créée pour « lutter contre le dumping fiscal européen ». « Le taux moyen d’impôt sur les bénéfices » a été divisé par 2 en quarante ans en Europe, où il est bien plus bas qu’aux Etats-Unis, soulignent les auteurs. Un nouvel impôt européen, « même un taux limité à 5 % », garderait la balance favorable à l’Europe, et dégagerait de plus un budget annuel de plus de 100 milliards d’euros, que les auteurs recommandent de consacrer à la recherche et à une augmentation « très nette » de l’aide « aux pays d’Afrique et du pourtour méditerranéen ».

« Nous, signataires de cet Appel, demandons solennellement aux chefs d’Etat et de gouvernement européens de négocier au plus vite un Pacte Finance-Climat, qui assurerait pendant 30 ans des financements à la hauteur des enjeux pour financer la transition énergétique sur le territoire européen et muscler très fortement notre partenariat avec les pays du Sud », lance le texte. « Nous demandons instamment aux chefs d’État et de gouvernement de mettre en oeuvre au plus vite une politique européenne qui dépasse les clivages traditionnels, mette la finance au service du climat et de la justice sociale, et nous permette de regarder sans rougir l’héritage que nous laisserons à nos enfants ».

Parmi les signataires figurent Philippe Maystadt, décédé cette semaine, mais aussi le PS Paul Magnette, Philippe Lamberts, Rudy De Leeuw, Didier Gosuin, Marie Arena, Claude Rolin, Benoît Lutgen, et des personnalités comme Philippe Geluck, Erik Orsenna et le prince Albert de Monaco.

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