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Les assurances sont souvent moins chères pour les chats que pour les chiens. © Getty Images

Du changement pour vos chiens et chats: les propriétaires d’animaux de compagnie vont devoir suivre plusieurs normes

Le Vif

De nouvelles mesures européennes visent à encadrer l’élevage, la reproduction, le puçage, mutilations et l’importation d’animaux de compagnie. Des changements importants pour les 72 millions de chiens et 83 millions de chats de l’Union européenne.

Le Parlement européen et le Conseil (Etats membres) se sont mis d’accord mercredi sur de nouvelles mesures visant à mieux protéger les chiens et les chats dans l’Union européenne. La puce électronique va devenir obligatoire et les pratiques entraînant des abus et des risques pour la santé des animaux seront interdites.

Le texte prévoit que tous les chiens et les chats au sein l’UE, y compris ceux qui appartiennent à des particuliers, seront identifiables à l’aide d’une puce électronique, et seront enregistrés dans des bases de données nationales interopérables. Les vendeurs, les éleveurs et les refuges auront quatre ans pour s’y préparer. Pour les propriétaires qui ne vendent pas d’animaux, la mesure sera obligatoire après dix ans pour les chiens et après quinze ans pour les chats.

Concernant l’élevage, la reproduction entre parents et leur progéniture, entre grands-parents et petits-enfants, ainsi qu’entre frères et sœurs ou demi-frères et demi-sœurs sera interdite. Il sera également interdit de faire se reproduire des chats et des chiens en vue d’obtenir des caractéristiques physiques exagérées ou excessives entraînant des risques pour leur santé (nez trop plat, pattes trop courtes, dos trop long, etc.).

Pour Sébastien De Jonge, ancien directeur du refuge Sans Collier, désormais directeur des opérations chez Gaia, il était temps qu’une telle mesure européenne arrive. Il prend l’exemple des munchkins, des «petits chats», stars des réseaux sociaux: «Un chat qui ne sait pas sauter à 30 cm, c’est problématique. Sa qualité et son confort de vie sont fortement impactés. C’est jouer à l’apprenti sorcier au niveau de l’élevage pour plaire et avoir des esthétiques désirées par le public. Beaucoup d’entre eux ont la gueule écrasée. Un sur deux doit être opéré pour pouvoir respirer correctement. C’est ce qu’on appelle des hypertypes, et tous sont néfastes pour la santé des animaux.»

Les mutilations (couper la queue ou les oreilles, retirer les cordes vocales, etc.) seront interdites dans presque tous les cas, de même que les colliers électriques, étrangleurs ou à pointes.

Fin des concours et expositions?

Le texte interdit en outre l’utilisation de ces animaux, ainsi que des chiens et chats mutilés, dans des spectacles, des expositions ou des concours.

Dans son livre «La folie des Chats», le vétérinaire Claude Béata dénonce également les hypertypes dans le cadre des concours. Une dérive qui prend notamment sa source dans les concours. C’est le cas par exemple du persan, où les compétitions récompensaient un temps «les faces concaves, c’est-à-dire des chats dont le nez était en arrière des yeux.» Il pointe ainsi une respiration gênée, avec un impact sur la qualité de vie.

«Il existe des concours sérieux, avec des standards qui répondent au bien-être animal et qui n’acceptent pas les hypertypes», rétorque Sébastien De Jonge. «Mais il existe aussi des compétitions organisées «à la 6-4-2» avec la mise en valeur d’animaux hypertypes, ou qui les tolèrent.» Mais ce n’est pas uniquement l’apanage du monde des compétitions. Le «marché de la mignonnerie» est aussi présent chez des éleveurs moins scrupuleux. Il rassure: c’est le cas d’éleveurs déviants, pas des vrais professionnels et amoureux des animaux. «Il y a des déviances par l’ignorance de certains éleveurs, mais chez d’autres c’est clairement voulu, car cela fait vendre

Attention aux importations

Des règles s’appliqueront pour l’importation d’animaux, que ce soit à des fins commerciales ou non. Les chiens et chats importés de pays tiers pour être vendus devront être identifiés par puce électronique avant leur entrée dans l’UE, puis enregistrés dans une base de données nationale. Les propriétaires d’animaux entrant dans l’UE seront tenus de préenregistrer leur animal identifié par puce dans une base de données, au moins cinq jours ouvrables avant l’arrivée.

Le texte devra encore être approuvé formellement par le Parlement et le Conseil avant que les nouvelles règles puissent entrer en vigueur.

Selon les chiffres officiels, les citoyens de l’Union européenne possèdent plus de 72 millions de chiens et 83 millions de chats. Le commerce de ces deux espèces animales générerait un chiffre d’affaires annuel estimé à environ 1,3 milliard d’euros.

En Belgique, 59% des ménages ont un animal de compagnie, voire plus. 33% ont au moins un chat, 30% au moins un chien, selon une enquête de la Belgian Petfood Association (BEPEFA). Des chiffres qui ont fortement augmenté suite à la pandémie de coronavirus.

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