Anne-Sophie Bailly
Le dernier budget du gouvernement De Croo bouclé sans douleur, mais sans grandeur
C’est le dernier budget de l’équipe gouvernementale d’Alexander De Croo qui a été bouclé en début de semaine. Sans douleur, ni grandeur et avec un front quasi uni.
Le gouvernement d’Alexander De Croo a bouclé le dernier budget de sa législature sans dramatisation excessive. Le Premier ministre a pu arriver serein à la Chambre, pour son annuelle déclaration d’octobre. Chaque aile du gouvernement a marqué des points dans les domaines qui lui tenaient à cœur. Et la Vivaldi a montré, le temps d’un conclave, un front quasi uni qui devait signifier que, quoi qu’on en dise: oui, cette coalition pouvait engranger des avancées.
Une preuve? Le système des flexijobs, qui a été largement étendu et porte à 22, contre dix actuellement, le nombre de secteurs pouvant y recourir. Il s’agissait d’une demande de la droite. Qui a été rencontrée et qui satisfait tout autant les organisations patronales. Initialement instauré dans l’Horeca, ce régime permet à un travailleur «d’arrondir ses fins de mois» sans «trop de démarches administratives» et à l’employeur de trouver de la main-d’œuvre ponctuelle, flexible, à un prix attractif. Tout cela est vrai et a déjà séduit près de 120 000 personnes. Tout comme il est vrai que cette mesure, de nature à affecter la sécurité sociale, masque que la Vivaldi a été incapable de réaliser une véritable réforme du marché du travail.
Le temps d’un conclave, la Vivaldi a montré un front quasi uni.
Une taxe sur les grandes banques, mais pas touche à leurs surprofits
Une autre preuve? Les banques, critiquées pour ne pas répercuter suffisamment la hausse des taux de la BCE sur ceux des livrets d’épargne, devaient être mises à contribution. C’est fait, 150 millions d’euros seront prélevés auprès du secteur financier par le biais d’une nouvelle taxe sur les plus grandes banques du pays et de la fin de la déductibilité fiscale des taxes bancaires. Il s’agissait d’une demande la gauche. Qui a été partiellement rencontrée. Initialement, le projet visait à instaurer une taxe sur leurs surprofits. Le secteur financier avait alors pointé que les obligations des banques avaient déjà été alourdies et qu’il se réservait le droit d’attaquer juridiquement cette hypothétique taxe.
L’Etat avait insisté sur les impératifs de transparence et d’information envers le consommateur comme sur l’importance de stimuler la concurrence. Tout cela est vrai et un protocole entre les banques et le gouvernement est en passe d’être signé. Tout comme il est vrai que cette taxation, qui créée une distorsion de concurrence entre petits et grands établissements, ne règle en rien le problème de la rémunération de l’épargnant.
Le dernier budget de la Vivaldi a été bouclé. Sans douleur, mais sans grandeur.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici