VU DE FLANDRE

Le drame d’Opel Anvers

Les observateurs sont unanimes. Quel que soit le repreneur de General Motors Europe, Opel Anvers est condamné. L’usine implantée dans la métropole portuaire est certes louée pour être une des plus performantes et des plus flexibles du groupe. Mais, depuis un bon bout de temps déjà, les considérations industrielles ne convainquent plus. Les intérêts géopolitiques prévalent maintenant. Et le constat est vite fait : le marché de l’automobile est saturé. Opel n’a pas le choix : le constructeur est contraint de fermer des usines. L’Allemagne, qui pèse de tout son poids chez Opel, préfère sauver une usine teutonne plutôt qu’une belge. Elle n’a pas hésité, dès lors, à injecter des milliards d’euros dans Opel. Il ne fait pas de doute que l’arrêt de la chaîne de montage à Anvers frappera durement non seulement ses 2 600 travailleurs, mais aussi les quelque 10 000 personnes employées chez des sous-traitants et dans des PME. Cette fermeture fera aussi énormément de tort au port d’Anvers : les ondes de choc se feront sentir dans toute la Flandre.

Ce qui importe surtout, c’est de savoir comment aider les gens mis au chômage ? Y a-t-il des solutions de rechange ? La réponse rituelle a toujours été que la Flandre devrait son salut au secteur de la haute technologie qui a besoin d’effectifs très qualifiés. L’implacable réalité de la présente crise financière et économique montre toutefois que les occasions de procurer un autre job à ceux qui ont perdu leur travail ne sont pas surabondantes. Bien sûr, la responsabilité de l’actuel exécutif nordiste n’est pas en cause. Il n’en reste pas moins vrai que, voici des années, une faute capitale a été commise. Plusieurs gouvernements flamands ont refusé de croire que le secteur automobile affrontait déjà, à l’époque, le problème fondamental des surcapacités. Quand les économistes et les spécialistes de l’automobile en faisaient état aux politiques, ceux-ci répliquaient immanquablement que quelques mesures à prendre par les pouvoirs publics et la diminution du coût du travail suffiraient à sauver l’assemblage automobile en Flandre. Aussi, au temps des vaches grasses, a-t-on négligé de développer une vision d’avenir et de créer de nouveaux emplois dans les secteurs de pointe. Cela se paiera.

TOUTES LES CHRONIQUES  » Vu de Flandre  » SUR WWW.LEVIF.BE

EWALD PIRONET

La Flandre a négligé de développer une vision d’avenir

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire