Une petite maison de ville taillée comme un loft

Dans le coeur historique de Stavelot, cette étroite maison de ville a subi une rénovation en profondeur. L’architecte Matthieu Lemaire en a fait une habitation moderne et lumineuse qui a toutes les allures d’un loft.

Au coeur du centre historique de Stavelot, cette petite maison fait partie d’un ensemble de maisons à colombages dont l’aménagement date de 1769. La plupart furent reconstruites au début du XVIIIe siècle après la destruction de la ville par les troupes de Louis XIV.

Au départ, l’habitation n’était bien sûr pas isolée, les châssis étaient montés en simple vitrage, et le tout était chauffé par une vieille chaudière au mazout. Quant aux murs, on y trouvait différents matériaux : pierre, brique, torchis… Pourtant, tout n’était pas à jeter : les planchers en chêne, l’escalier dans le même bois et les poutres porteuses valaient la peine d’être conservés. Le bâtiment, mitoyen des deux côtés, se développe tout en profondeur et ne compte que 4 m de large. Ses quatre niveaux offrent, malgré tout, une surface habitable de plus de 200 m2, sans compter les sous-sols, accessibles de plain-pied par l’arrière, en raison de la différence de niveau entre la place et la rue de la Fontaine.

S’inspirant de l’architecture séculaire locale, l’architecte a réinterprété le colombage sur sa façade arrière grâce à un cadre métallique en acier galvanisé supportant des longerons en bois grisonnés de même teinte. L’ensemble forme un paravent ajouré dont les panneaux centraux s’ouvrent pour découvrir un petit patio. Côté place, la façade, orientée nord-ouest, était à l’origine enduite puis recouverte d’un bardage d’ardoises, comme beaucoup d’autres sur la place.

On peut bien parler ici d’une rénovation lourde : modifier la distribution de l’escalier, remonter la salle de bains d’un étage, aménager cuisine et salle à manger au premier étage, ouvrir la cuisine sur une terrasse posée sur une toiture plate existante, découper une trémie entre deux étages… Toutes ces interventions rejoignaient un seul objectif : créer de l’espace de vie malgré l’étroitesse du bâtiment.

Au rez-de-chaussée, le salon s’ouvre sur le patio grâce à de grandes baies vitrées. Tandis qu’au premier étage, c’est la cuisine qui profite de la belle terrasse sur toiture. Le paravent ajouré, placé sur la façade arrière, sert de pare-soleil et peut être ouvert ou fermé en fonction du moment de la journée.

Coincée entre ses voisines, cette petite maison urbaine a l’avantage de minimiser les déperditions de chaleur. Combinée à une excellente isolation (tous les châssis bois sont équipés de double vitrage), cette situation permet une consommation annuelle d’énergie parfaitement maîtrisée. Un chauffage par le sol sous la dalle en béton lissé au rez-de-chaussée, alimenté par une chaudière à condensation et soutenu par un poêle encastré, suffisent largement à chauffer les pièces de vie.

Réalisation : Architecte Matthieu Lemaire. Tél. : 0497 85 71 52 matthieulemairearchitecte@gmail.com

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Philippe Selke

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