Une empreinte large comme un boulevard

Joseph Tirou n’a pas volé son surnom de  » Grand bâtisseur « . La ville de Charleroi reste marquée par ses nombreuses initiatives en matière d’infrastructures, de bâtiments et d’aménagements urbanistiques.

initiatives en matière d’infrastructures, de

bâtiments et d’aménagements urbanistiques.

Cette famille-là a marqué la ville de Charleroi d’une empreinte qui va bien au-delà du boulevard portant son nom. Le plus célèbre d’entre eux s’appelle Joseph Tirou (1876-1952). Ce libéral a occupé le maïorat durant vingt-sept ans. Le surnom qui lui avait été donné, le  » Grand Réalisateur « , en dit long sur son £uvre. Il faut dire qu’il a lancé nombre de chantiers sur le territoire de Charleroi, dont le palais des Expositions et le palais des Beaux-Arts. Les autres réalisations qui lui sont attribuées touchent à tous les aspects de la vie locale : bâtiments, voiries, aménagements de quartiers, services aux familles, etc. Parvenu au poste de commande de la ville, il ne fait pas mystère de son plan d’actions : faire de Charleroi une ville puissante, sur le plan administratif, commercial, industriel et culturel.

Objectif atteint. Lors d’une séance spéciale du conseil communal du 1er avril 1950, les hommages à son travail se succèdent.  » Vos efforts ne se sont jamais ralentis qui tendent à faire de Charleroi non plus seulement le Pays noir voué au travail et à la peine, mais une terre d’art, de savoir et de beauté « , souligne l’un des orateurs.

 » Joseph Tirou s’investissait énormément dans des projets immobiliers d’envergure, rappelle son petit-fils Alain, actif dans l’immobilier d’entreprise, dans la région carolorégienne. Comme, par exemple, le boulevard Tirou, construit sur le remblaiement de l’ancienne Sambre et inauguré en sa présence, en 1948. Ce n’est pourtant qu’après sa mort que ce boulevard prendra son nom. Jusqu’alors, la dénomination de cet axe routier était Nouveau Boulevard.

Des cigarettes, une banque, une brasserie…

Manifestement, la famille a la fibre entrepreneuriale dans le sang. Le père de Joseph, Léopold, avait déjà fondé la Manufacture des Tabacs, une entreprise qui avait décroché l’exclusivité pour importer des cigarettes turques. On y a compté jusqu’à 600 employés. Léopold Tirou fut d’ailleurs consul de Turquie ! Entre autres activités, Joseph reprendra le flambeau de la Manufacture.  » Il avait aussi racheté une petite caisse de crédit, passée ensuite dans le giron de la Banque Sud Belge, puis de Citibank, raconte son petit-fils. Il a même dirigé la Brasserie des Alliés, à Marchienne-au-Pont. Mais il a progressivement délaissé le monde des affaires pour se consacrer entièrement à la politique. C’est là qu’il s’est épanoui. « 

C’est dans ce cadre-là qu’il a accueilli, à Charleroi, le roi Albert 1er et la reine Elisabeth à Charleroi (photo), puis le roi Léopold et la reine Astrid. Très à l’aise tant lors des visites protocolaires qu’avec ses citoyens, Joseph Tirou, affable et dévoué, n’en a pas moins connu des heures difficiles. Son maïorat fut ainsi interrompu par la Seconde Guerre mondiale. Pendant cette période, Joseph Tirou se réfugia à Maransart, dans le Brabant wallon, où il prit provisoirement le nom de Lefébure, pour échapper aux recherches de l’ennemi.

Joseph Tirou et son épouse, Marie, ont eu cinq enfants, dont deux filles. Trois générations plus tard, Stéphane, François et Laurent Tirou sont les derniers descendants masculins de cette branche. Laurent est architecte paysagiste. Bon sang ne peut mentir…

Fr. R.

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