Pour Guy Mathot, le problème des déficits budgétaires partirait «de lui-même». © belgaimage

Une dette aussi monstrueuse

Le Vif

Elle y est, elle y reste. Et résiste à tous les assainissements et cures d’austérité. Il y a quarante ans, le Belge faisait plus ample connaissance avec la dette publique et sa foudroyante accélération sous un effet « boule de neige » des charges d’intérêts à payer. Peut-être s’accrochait-il encore à l’espoir un peu fou suscité, début 1980, par un ministre PS du Budget nommé Guy Mathot: « Le problème des déficits budgétaires est arrivé de lui-même, il partira de lui-même. » Depuis, le contribuable a eu tout le temps de s’accoutumer au poids écrasant de cette dette sur les finances de l’Etat et sur son portefeuille. Quoi de neuf sous le ciel budgétaire? Rien, ou si peu. Un taux d’endettement pointé à 109,4% du PIB en 1983, pronostiqué à 108,2% pour 2023 selon la Cour des comptes, à 107,9% selon la Banque nationale. Si ce n’est pas un retour à la case départ, c’est tout de même la désagréable impression d’un désespérant surplace. « Le déséquilibre exceptionnellement grave des finances des pouvoirs publics perdure. Tous les avis exprimés dénoncent toujours la hauteur

du déficit, générateur d’un endettement dont les charges énormes grèvent, d’avance, les budgets ultérieurs. […] Dès lors, les restrictions budgétaires qu’il faudrait effectuer dans les prochaines années devraient être rigoureuses », recommandait le rapport de la Banque nationale cuvée 1983. L’été dernier, l’un de ses responsables auditionnés au Parlement n’avait rien de mieux à annoncer qu’un « déficit budgétaire structurellement élevé », « une augmentation des charges d’intérêt pour la première fois depuis les années 1980 » ou « une Belgique en queue de peloton des pays de la zone euro », incorrigible mauvais élève de la classe budgétaire européenne.

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