Un loft dans les hauteurs

Quand les propriétaires se sont installés dans cette demeure, elle se composait d’une maison d’habitation du début du siècle dernier et d’une annexe de plain-pied datant des années 1980. En recourant à quelques interventions surprenantes, l’architecte Nicolas Blondeel en a fait un ensemble des plus cohérents.

Réalisation : En+ Architecten. Architecte Nicolas Blondeel. ww.architectblondeel.be

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La bâtisse est implantée de manière inhabituelle sur la parcelle. Côté rue, il n’y avait aucune ouverture dans la demeure d’origine ; dans la façade latérale, quatre fenêtres étaient orientées plein sud ; à l’arrière se trouvait la porte d’entrée du salon de beauté tenu par la propriétaire. Le bâtiment arrière de plain-pied – qui touche à peine l’ancienne demeure et s’appuie en fait sur la maison voisine – abritait une cuisine et un salon fort sombre. Cette annexe comportait elle aussi une porte d’entrée.

En raison de l’agencement inhabituel, l’exploitation des espaces était des plus chaotiques. Les activités quotidiennes se déroulaient dans l’annexe mais, pour dormir ou se laver, il fallait traverser l’espace professionnel et emprunter l’escalier vers les étages de l’ancienne maison. Même les toilettes se trouvaient dans ce bâtiment principal !

Les nouveaux propriétaires voulaient rénover le tout pour en faire une demeure moderne aux lignes épurées, en noir et blanc, dépourvue de fioritures mais ponctuée çà et là d’un accent de couleur. Ils ont insisté auprès de l’architecte pour qu’il y ait un lien entre la maison d’origine et l’annexe, et ont précisé qu’ils privilégiaient les matériaux purs, à l’état brut. Enfin, ils rêvaient d’un escalier aux marches flottantes.

A l’origine, le couple pensait tout simplement rafraîchir les combles afin d’y installer sa chambre. Mais l’architecte Nicolas Blondeel avait déjà relevé que le grenier et la toiture se trouvaient en piteux état. Il s’est donc avéré qu’il valait mieux remplacer ces volumes au lieu de les rénover. L’architecte a donc élaboré un tout nouveau concept. Il a dessiné une maison aux pièces interchangeables. Le service de l’urbanisme a accepté qu’il ajoute un étage à l’annexe pour en faire un duplex, et qu’il remplace le pan arrière de la toiture par une immense  » lucarne « . Les nouveaux volumes ont été réalisés en ossature bois. Tant la lucarne que l’étage en duplex ont été dotés d’une baie vitrée panoramique. La chambre à coucher occupe le nouveau volume en duplex, tandis que les combles accueillent le salon.

Les dalles de béton gris qui s’étendent du sol jusqu’à la rive de toiture de l’ancienne annexe présentent un bel ensemble, parfaitement délimité. Les carreaux posés au sol, au niveau de l’entrée, créent une sorte de placette qui signifie que cet espace relève de la sphère privée. Après avoir décidé d’habiller le sol et les façades de béton, les propriétaires se sont demandé si la demeure n’aurait pas un aspect trop grisâtre. Dès lors, l’architecte a proposé de par-achever les nouveaux volumes en ossature bois avec de l’acier Corten. La tonalité brun-roux de ce matériau offre un joli contraste avec le gris du béton.

AGNES MUS

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