Agrigente (1953), ou le paysage dématérialisé d'une Sicile qui a agi sur Nicolas de Staël comme un révélateur. © belga image

Un éclair nommé de Staël

On oublie trop souvent que ce coup de tonnerre dans le ciel bleu de la peinture qu’est Nicolas de Staël (1914 – 1955) a partie liée avec la Belgique. Peut-être même serait-on en droit de penser que la déflagration esthétique qu’il incarne doit quelque chose à sa scolarité (chez les jésuites de Saint-Michel, à Bruxelles, d’abord, au collège Cardinal Mercier de Braine-l’Alleud ensuite) et à la découverte qu’il fit, lors de ces années de formation, de talents nationaux tels que James Ensor ou Constant Permeke. Sans doute qu’une âme russe comme la sienne a trouvé quelque tourment rassérénant dans les nostalgies et les burlesques d’un pays-confetti que les hasards de la tectonique ont placé face à quelque chose d’immensément plus vaste que lui: le grand large.

Un éclair nommé de Staël

Pour que chacun puisse se faire une idée, voici la troisième et dernière édition du catalogue raisonné des oeuvres de ce « prince foudroyé » – formule qui est aussi le titre d’un beau roman que lui a consacré Laurent Greilsamer. La somme en question est un feu d’artifice visuel inédit: soit, 1 120 tableaux en couleur, en ce compris sept oeuvres désormais authentifiées comme étant de sa main, et autant d’esquisses au statut plus problématique, sur lesquelles les Editions Ides et Calendes ont choisi de s’arrêter. Bref, un vrai parti pris éditorial exhaustif qui dialogue avec la précédente édition de 1997, bible des amateurs établie par la veuve de l’artiste elle-même. Au fil des pages, on se délecte d’illuminations picturales sacrant la jubilation de la couleur tout autant que l’éblouissement de la lumière. Les textes en anglais ne gâcheront pas le plaisir de l’esthète pour la bonne raison qu’il s’agit là d’une oeuvre bien au-delà des mots.

Nicolas de Staël. Catalogue raisonné of the paintings, par Françoise de Staël, Marie du Bouchet, Gustave de Staël et Germain Viatte, Editions Ides et Calendes, 686 p.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire