Des pêches? Oui, mais en bronze. © DR

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Le Vif

Né à Chicago, œuvrant à New York, Tony Matelli (1971) appartient à cette génération d’artistes contemporains s’appliquant à souligner de manière hyperréaliste les malheurs et les infortunes de la condition humaine. On se souvient ainsi de son Sleepwalker, un somnambule bedonnant en caleçon, dont la silhouette errante en bronze, placée initialement à l’extérieur du Wellesley College, a créé la polémique. Le plasticien s’est également fait connaître des esthètes pour ses plantes interstitielles. Pour rappel, au cœur des galeries d’art, il glissait de fausses mauvaises herbes, soit des ersatz réintroduisant par la bande le règne végétal au cœur des lieux desquels il a été banni. Le tout pour une piquante métaphore: cette tentative désespérée de l’humanité qui cherche en permanence à s’affranchir de la nature dont elle procède.

Pour sa première exposition en solo à Bruxelles, dans le cadre de la galerie Maruani Mercier, l’ Américain débarque avec, sous le bras, des Garden Sculptures et des Dirty Mirrors. Les pièces questionnent la notion du temps. Les premières consistent en des répliques de sculptures classiques garnies d’éléments d’apparence périssable – des fruits et des légumes – pourtant réalisés en bronze. Le tout pour une mise en scène qui fait écho à l’adage voulant que Ars longa, vita brevis – l’art est long, la vie est brève. Les miroirs peints, quant à eux, creusent ce sillon éphémère en immortalisant des traces de doigts dont les contours renvoient vers l’art pariétal. Bien sûr, en filigrane, il est difficile de ne pas interroger l’incroyable vanité humaine qui se cache derrière tout essai de dépasser «l’ici et maintenant», seul horizon qu’il nous soit réellement possible d’appréhender.

A la galerie Maruani Mercier, à Bruxelles, jusqu’au 11 février.

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