Spa poursuit tranquillement sa route

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Fidèle à sa réputation, la ville thermale avance vers les prochaines élections communales à son rythme. Lentement, mais sûrement. En prenant soin de soigner son patrimoine et son attrait touristique.

Qu’on se le dise : quand le printemps décide d’ouvrir généreusement ses fenêtres au soleil, Spa s’affiche comme une bien agréable petite ville. Même si elle pourrait probablement l’être davantage. La place Royale, pour ne prendre que l’exemple le plus criant, est sexy comme une porte de prison avec ses étendues de cailloux bordant l’hôtel Radisson et la colline menant aux nouveaux thermes. Rien d’anodin à cela : le réaménagement du tracé du centre-ville bute toujours sur ce même concept d’Espace partagé, adopté par consultation populaire en 2007. Point mort ou presque à ce niveau. L’opposition, à qui nous laisserons le temps d’avancer ses arguments, reproche à la majorité son immobilisme dans un dossier qui traîne la patte depuis 2004 et rythme encore les débats, dans une ville largement dominée par le MR. Depuis une petite trentaine d’années, le bourgmestre Joseph Houssa règne en maître sur la cité spadoise : en 2012, l’ancien sénateur aura 80 ans. Si l’on en croit l’interview qu’il nous accorde, il pourrait briguer un nouveau mandat…

Le mayeur actuel était donc adolescent en mai 1940, quand l’armée allemande victorieuse prit ses quartiers dans le pays. Après Tournai, c’est à Spa que nous emprunterons les chemins de la mémoire, ceux qui nous mèneront notamment au sortir de la guerre, quand les Américains se servirent des spécificités spadoises pour relaxer leurs soldats. Au travers d’images d’archives et de références historiques, nous plongerons dans une Occupation ressentie sans trop de douleur, ou du moins sans trop d’horreur. Spa est quelque peu passée entre les gouttes et c’est tant mieux, notamment pour les joyaux de son patrimoine qu’elle peut encore exposer aujourd’hui. Au point d’en faire, avec le renouveau de son activité thermale, les atouts d’une candidature au patrimoine mondial de l’Unesco.

Martin’s aux anciens thermes

Nous reviendrons ainsi sur les derniers développements en date liés aux réaffectations des anciens thermes, par exemple. Lesquels seront transformés en hôtel et commerces de luxe, sous l’impulsion notamment du groupe hôtelier Martin’s et de l’architecte spécialiste de Horta, Barbara Van der Wee. Du Waux-Hall au Pouhon Pierre-le- Grand, en passant par les adaptations de parkings, les pages à suivre dresseront un état des lieux des avancées patrimoniales réalisées depuis notre précédent dossier spadois. Une ville où commerce et tourisme (le domaine de Bérinzenne fera l’objet d’un focus particulier) agissent comme de véritables poumons délivrant aux rouages de l’administration locale l’oxygène nécessaire à son fonctionnement. Cela dit, avec des recettes en baisse et un taux de chômage supérieur à la moyenne wallonne, Spa n’est pas nécessairement la commune la mieux lotie dans son genre, même si elle attire encore bon nombre de chalands à la fois séduits par l’offre commerciale du week-end et par l’ensemble des activités alignées à l’année dans différents domaines. Le marché immobilier, dans cette optique, draine un paquet de citoyens venus d’ailleurs, de la région liégeoise ou de zones plus lointaines. L’heure de la reprise a sonné, dans ce secteur, et nous verrons que les biens modestes et moyen de gamme ont clairement relevé la tête.

GUY VERSTRAETEN

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