Se protéger des arnaques

Pas facile de débusquer les arnaques sur Facebook et autres réseaux sociaux. La pub contrôle les informations données par les internautes. Des organisations, parfois peu recommandables, y avancent masquées.

Pierre est passionné par les phénomènes paranormaux. Il surfe sur un site pour trouver de l’info. De clic en clic, il reçoit la proposition de participer à un débat, puis une offre. Il donne ses coordonnées et là, on lui demande de devenir membre d’une secte.  » Ce genre de pratique est de plus en plus fréquente « , souligne Marc Vandercammen, directeur général du Crioc (Centre de recherche et d’information des organisations de consommateurs).

Difficile de débusquer des arna-ques sur les réseaux sociaux.  » Si les services offerts par les réseaux sociaux aux internautes sont gratuits, c’est la publicité qui paie les concepteurs. Cela explique l’intérêt des publicitaires à pouvoir contrôler les informations données par les internautes.  » Ces réseaux n’étant pas belges, la législation de notre pays ne leur est donc pas applicable.  » Et la plupart des internautes ne connaissent pas la législation américaine qui ne protège pas de la même manière. « 

Saviez-vous que Facebook et les autres réseaux sociaux sont propriétaires de l’information que vous y mettez ?  » Quand vous vous inscrivez, vous signez les règles d’acceptation, reprend Marc Vandercammen. Pour l’internaute, le danger est que l’information qu’il donne soit mise en lien avec d’autres sites. Tout usage peut être fait de ses photos. Cela peut poser problème en matière de vie privée, mais aussi en matière commerciale. Il ne s’agit pas d’un système d’espionnage au sens classique du terme, mais d’un système où vous mettez vous-même de l’information. Bien sûr, il est possible de se protéger, mais cela reste quand même assez limité. « 

Connaître les règles du jeu

Sur un réseau social, l’internaute est acteur.  » Un peu comme si on jouait sur une scène de théâtre, compare Marc Vandercammen. On doit connaître les règles du jeu et on joue un rôle. Sur les réseaux, des entreprises avancent cachées derrière des pseudos. Sinon, peu d’internautes iraient spontanément vers elles.  » Ainsi, une vendeuse d’une marque de cosmétiques devient une  » amie « . Peu à peu, elle va proposer ses produits.  » On sera incité à acheter, car on aura davantage confiance en cette « amie ».  » Vous avez souvent mal au ventre ? Une  » amie  » a une  » solution « .  » Ce sont les aspects un peu dangereux des réseaux sociaux et, pour la pub, une autre façon de s’implanter. La tendance est de développer de la pub là où l’on ne l’attend pas. Le réseau social sert à capter votre mail et une partie de votre profil et, in fine, d’envoyer des messages ciblés pour mieux toucher la personne concernée.  »

Jérôme est accro à Facebook. Il adore y mettre des photos, des commentaires et regarder celles de ses  » amis « . Une application courante est  » J’aime « ,  » J’aime pas « . Lors d’un passage, il est invité à mettre à jour l’application  » J’aime pas « . Il la télécharge. Il est prié ensuite de répondre à un sondage où de nombreuses informations personnelles lui sont demandées.

Certains  » amis d’amis  » vont vous envoyer des propositions pour assister à des événements.  » Sur un réseau, quand on compte 150 « amis », on ne les connaît plus. Alors, quand on en a 2 000 !… Sur les réseaux sociaux, beaucoup de gens cherchent un mode de communication. « 

Et attention à ce que vous écrivez.  » Vous pouvez dire que vous n’aimez pas telle marque de yaourts, mais vous ne pouvez pas dire que cette marque vend de la nourriture avariée. D’autres peuvent faire la même chose avec vous. C’est l’irréputation.  » On peut dire tout et n’importe quoi. Sur sa page Facebook, une fan de Johnny avait écrit tout le mal qu’elle pensait du chirurgien qui avait opéré le chanteur. Le médecin a porté plainte. Elle s’est retrouvée à Paris pour une première audience…

www.arnaques.be

JACQUELINE REMITS

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