Retour à l’avant-scène

Une nouvelle pièce de théâtre, un livre-pamphlet et des projets dans le business en ligne… Pas de doute, à la rentrée, le  » retraité  » Tapie entend bien faire parler de lui.

 » Bernard Tapie est en pleine forme, prêt pour attaquer une rentrée chargée.  » C’est son avocat, Me Maurice Lantourne, qui l’assure. L’intéressé, lui, minimise :  » Je n’ai pas de projet particulier, je mène une petite vie tranquille de retraité.  » Vérification faite, il prépare pourtant bien, à 68 ans, une rentrée fracassante. Dès le 18 août, il démarre les répétitions, au théâtre parisien du Gymnase, de sa prochaine pièce, Les Montagnes russes, d’Eric Assous. L’histoire d’un homme marié trompant son ennui estival avec une belle célibataire. Tapie aura pour partenaire Béatrice Rosen, une comédienne qu’il a choisie lui-même. La tournée démarrera le 12 octobre, à Genève, pour se terminer à la mi-janvier 2012, à raison de trois représentations par semaine.  » Nous préparons aussi un one-man-show pour 2013 « , indique son metteur en scène et ami Philippe Hersen.

Entre deux répétitions, Tapie termine l’écriture de son prochain livre, De quoi j’me mêle, annoncé chez Plon le 27 octobre.  » Ça va parler des « toutologues », ces éditorialistes, journalistes et autres intellectuels qui savent tout, se mêlent de tout et occupent l’espace médiatique « , ironise-t-il. Une manière de régler ses comptes avec la presse ?  » Pas vraiment, précise-t-il. Ce livre pose surtout la question de l’absence des hommes politiques dans le débat d’idées.  » Son éditeur va plus loin en annonçant, dans le programme envoyé dernièrement aux journalistes, que ce livre pourrait être qualifié de  » Mémoires « , bien que l’auteur  » n’aime pas ce terme « .

Cet ouvrage annonce-t-il pour autant une sorte de retour en politique avant la présidentielle ? Ami et proche de Jean-Louis Borloo, avec lequel il a longtemps fait des affaires lorsque ce dernier était avocat spécialisé, Bernard Tapie assure mettre plutôt ses forces au service de Jean-Michel Baylet (Parti radical de gauche), lancé dans la bataille de la primaire socialiste.

bernardtapie.com revendique 500 000 inscrits

Mais c’est surtout dans le business qu’il fera son grand retour. Depuis la fin 2010, il s’est laissé convaincre par le patron de Société générale Private Banking, Daniel Truchi, de placer une bonne partie de sa cagnotte (210 millions d’euros au total) dans des sociétés de participations financières luxembourgeoises, des  » Soparfi « , fiscalement très attractives. Il a tout de même gardé quelques millions en réserve pour  » monter des coups « . Pas tous aussi juteux que l’aller-retour dans le capital du Club Med, qui lui a permis, à l’automne 2009, d’engranger 1,5 million d’euros de plus-valueà

En septembre 2010, il n’a pas réussi à s’entendre avec Philippe Nguyen, le patron du fonds IPE, pour mettre la main sur le troisième réseau de syndics français, Urbania, alors en difficulté. En mai 2011, ce ne sont pas ses millions mais sa notoriété qu’il a investie pour lancer bernardtapie.com, le site Internet d’achats groupés créé par son fils Laurent. Ce concurrent de Groupon revendique à ce jour un demi-million d’inscrits. Convaincu du potentiel de l’e-commerce, l’ancien président de l’OM va mettre en ligne, en septembre, un site de mise en valeur des intermittents du spectacle.  » Nous voulons être des go-between entre les donneurs d’ordre et les milliers d’artistes « , explique-t-il. Un projet monté avec son autre fils, Stéphane, producteur de télévision. Bernard Tapie va aussi s’attaquer, avec Laurent, au marché très juteux du surendettement des ménages. L’idée : proposer en ligne des solutions de défichage de la Banque de France et de refinancement des dettes.

JEAN-JACQUES MANCEAU

Son livre parlera des  » « toutologues », ces journalistes et autres intellectuels qui savent tout « 

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