Rebelles à la mixité

Face au péril d’une confusion des genres, les  » naturalistes  » redonnent de la voix. Oui, les hommes et les femmes sont intrinsèquement différents, estime Antoinette Fouque, la grande figure du féminisme historique, dans un livre réédité chez Gallimard : Il y a deux sexes. Aucunement militants, mais commercialement avisés, John Gray ou Allan et Barbara Pease font un malheur avec leurs modes d’emploi censés garantir la paix des ménages (Les hommes viennent de Mars. Les femmes viennent de Vénus ; Pourquoi les hommes n’écoutent jamais rien. Pourquoi les femmes ne savent pas lire les cartes routières, les deux chez First Editions).

Au nom de cette différence, certains remettent en question la mixité. Le sociologue Michel Fize suggère un clivage scolaire au début de l’enseignement secondaire, car les filles souffriraient de leur concurrence avec les garçons. Aux Etats-Unis, un établissement primaire du Kentucky sépare depuis trois ans les garçons et les filles afin de favoriser les apprentissages. Parce qu’ils sont moins pourvus en sérotonine que les filles, mais beaucoup plus en testostérone, les jeunes mâles ont droit à des intermèdes sportifs au cours de la journée. Leurs camarades du sexe opposé bénéficient, elles, de plus de temps pour réaliser les contrôles. Et ça marche : les résultats s’améliorent, assure la direction. Dans le commerce, certains ont flairé le créneau. Ladies’ Academy, une école de pilotage automobile réservée aux femmes, vient d’ouvrir ses portes en France.  » Les hommes se lancent tout de suite, quitte à faire marche arrière, explique son attachée de presse. Les femmes ont peur d’abîmer la voiture.  » De son côté, l’agence de voyages Femmes du monde offre à celles qui veulent partir entre copines une plongée dans la vie des Marocaines, Camerounaises ou Turques. Véronique Bollet, fondatrice de l’entreprise, l’assure :  » Pour pouvoir s’immerger dans leur quotidien, il faut être entre femmes.  » Du côté des clubs de gym, l’américain Curves, déjà à la tête de deux centres women only en France, compte ouvrir une quinzaine de centres supplémentaires en Europe dans les prochains mois. Les clientes apprécient les programmes  » adaptés à leur morphologie « , explique Emmanuelle Hardy, chargée d’épauler les franchisés. Que les hommes se rassurent : ils en auront bientôt, eux aussi, pour leurs biscotos. Les clubs de gym Cuts, 100 % mâles, débarquent en Europe cet hiver.

C. C. et A.V.

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